Les polices locales et fédérale ont désormais accès à la vidéosurveillance des gares
Près de 130 zones de police locale vont désormais avoir accès directement et en temps réel aux images des caméras de vidéosurveillance des gares de train présentes sur leur territoire, de même que la police fédérale. Le projet, “réalisé par la SNCB en étroite collaboration avec la police intégrée“, est annoncé jeudi par la société de chemins de fer et plusieurs membres du gouvernement, impliqués dans cette collaboration renforcée.
Les caméras dont les images seront plus largement accessibles sont celles qui se trouvent dans les bâtiments eux-mêmes, et aux alentours, sur les parkings, zones pour vélos, quais, etc. Il y en a environ 8.000, selon une communication de la SNCB. Les images des caméras qui se trouvent à bord des trains ne seront pas partagées.
Le nouveau protocole d’accord avec la police fédérale et chaque zone de police qui compte une ou plusieurs gares sur son territoire ne couvre que la consultation en temps réel, “exclusivement dans le cadre de missions de police administrative et judiciaire“. De la même manière, il ne concerne que les caméras fixes, pas les images de caméras mobiles ou intelligentes. Si les policiers ont besoin d’obtenir des images dans le cadre d’une enquête, rien ne change: ils doivent en faire la demande, et la SNCB réagit dans les 24 heures.
Jusqu’ici, seule la Police Fédérale des chemins de fer avait un accès en temps réel aux images de la SNCB, en plus de Securail. La SNCB, avec son propre service de sécurité Securail, fort de 500 agents sur le terrain et 40 collaborateurs en salle de contrôle, souligne investir déjà beaucoup dans la sécurité dans et autour de ses gares. “Mais il s’agit souvent d’une problématique sociétale pour laquelle la SNCB ne dispose ni des moyens ni des compétences nécessaires pour la résoudre seule“, indique la CEO Sophie Dutordoir. Elle continue d’ailleurs de plaider pour une “présence visible de la police tant dans les trains que dans les gares“, en soutien à Securail.
Pour le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR), l’accès des policiers aux images en temps réel permettra de mieux protéger les voyageurs de la SNCB, mais aussi de “sécuriser les quartiers environnants et mieux lutter contre le crime organisé“. Les bourgmestres et la SNCB elle-même étaient demandeurs de ce partage d’images, pour que la police puisse réagir plus rapidement en cas d’actes criminels. “Nous avons élaboré un cadre légal strict, concernant la protection des données et de la vie privée“, assure le ministre libéral. Son cabinet évoque la possibilité que le partage soit étendu à l’avenir aux caméras présentes à bord des trains, un élément qui n’est pas à l’ordre du jour pour le moment, selon la SNCB.
Belga





