Le prix moyen des appartements à Bruxelles franchit la barre des 1.000 euros dans toutes les communes
Se loger à Bruxelles devient de plus en plus coûteux. Selon les dernières données récoltées par Federia (la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique), le loyer moyen pour un nouveau contrat atteint désormais 1 346€ par mois, une hausse de 2% par rapport à 2024, soit 26€ supplémentaires.
Sans surprise, Woluwe-Saint-Pierre reste la commune la plus chère, avec un loyer moyen de 1 483€, tandis que Jette, Ganshoren et Anderlecht ont franchi pour la première fois la barre symbolique des 1 000€ pour un appartement. Selon les experts, cette tendance traduit le désengagement progressif des investisseurs privés. Ainsi, les logements les plus abordables disparaissant rapidement du marché.
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Si la hausse est restée contenue dans les communes les plus chères, d’autres connaissent un rattrapage spectaculaire, notamment Watermael-Boitsfort (+15,60 %), Saint-Gilles (+10,83 %), Forest (+7,62 %), Schaerbeek (+9,35 %) et Ganshoren (+13,98 %).
“Les loyers bruxellois continuent d’augmenter, mais de manière plus modérée que ces dernières années”, observe Charlotte De Thaye, directrice générale de Federia. Selon la fédération, la progression de 2% constatée à la mi-année devrait néanmoins s’intensifier dès l’automne, un schéma qui se répète chaque année, depuis 2019.
Parmi tous types de biens confondus, les appartements, qui représentent 85% du marché, enregistrent une augmentation de 43€ (+ 3.4%) et se situent juste en dessous de la barre des 1 300€. Les maisons mitoyennes connaissent une légère baisse temporaire, tandis que les studios augmentent de 1.1%, atteignant 860€ en moyenne.
Les logements abordables de plus en plus rares
La médiane pour les appartements est passée de 950€ en 2021 à 1 213€ en 2025, ce qui signifie que plus de la moitié des locataires payent aujourd’hui au-dessus de 1 200€. Selon Patrick Boterbergh, CEO de Korfine : “Ce sont surtout les logements les plus abordables qui disparaissent rapidement. Nous voyons de moins en moins de biens proposés via les agences immobilières à moins de 1 000€ par mois”.
L’évolution par nombre de chambres témoigne également d’une baisse de l’offre d’appartements une chambre, au profit des deux chambres, tirant naturellement les loyers vers le haut et réduisant l’accessibilité financière de nouveau.
La baisse de l’offre touche donc d’abord les logements les plus abordables. Un phénomène qui risque de s’accentuer, prévient Charlotte De Thaye, directrice générale de Federia, si les investisseurs privés continuent de se retirer d’un marché où ils estiment ne pas être assez soutenus.
Federia constate que les mesures récemment mises en place n’ont pas encore d’effet significatif sur le marché et que l’accès au logement reste donc difficile pour de nombreux ménages. Pour redynamiser l’offre locative, l’organisation appelle les gouvernements à “des efforts conséquents” afin de soutenir les propriétaires-bailleurs ainsi que les investisseurs privés.
E.D





