Accord gouvernemental sur Gaza : pour le PS, la Belgique “se place du mauvais côté de l’histoire”
Une “reconnaissance sous conditions n’est pas une reconnaissance !”, estime le président du PS Paul Magnette dans un message posté mardi sur le réseau X.
Dans la nuit de lundi à mardi, le gouvernement fédéral s’est accordé sur une reconnaissance de la Palestine. Cette décision n’entrera toutefois en vigueur qu’à deux conditions : qu’une fois le dernier otage libéré de Gaza et le Hamas démilitarisé. Le PS, dans l’opposition, désapprouve cette position. “En refusant de choisir, la Belgique laisse Netanyahou poursuivre le génocide et la colonisation”, estime M. Magnette. “Elle se place du mauvais côté de l’histoire.”
Une « reconnaissance sous conditions » n’est pas une reconnaissance !
En refusant de choisir, la Belgique laisse Netanyahou poursuivre le génocide et la colonisation.
Elle se place du mauvais côté de l’histoire.
— Paul Magnette (@PaulMagnette) September 2, 2025
Le groupe PS demande par ailleurs que le Premier ministre Bart De Wever vienne aussi s’exprimer en commission des Relations extérieures de la Chambre demain/mercredi “pour faire la clarté sur la décision du kern étant donné les différentes interprétations qui circulent depuis ce matin.” Seul le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot est attendu à cette séance de commission.
L’opposition pointe des interprétations “divergentes” du kern et exige d’entendre De Wever
“Il est indispensable que le Premier ministre soit là pour qu’on ait de la clarté sur les décisions du kern, étant donné les différentes interprétations qui circulent (…) On a un ministre qui dit A, un président de parti qui dit B”, a lancé la socialiste Lydia Mutyebele Ngoi en entame d’une réunion de la commission Relations extérieures de la Chambre. Son constat est partagé par le PTB, DéFI, Ecolo-Groen et l’Open Vld, qui se sont tous exprimés en début de séance. “On connait monsieur Prévot, il parle la moitié du temps en son nom propre”, s’est énervé Nabil Boukili (PTB). Certains “disent que la reconnaissance de la Palestine va avoir lieu, Georges-Louis Bouchez dit le contraire”, constate Staf Aerts (Groen), notant d’ailleurs que c’est bien “le Premier ministre qui sera à New York”.
A New York, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies, la Belgique devrait, selon le communiqué envoyé par Maxime Prévot à l’issue du kern, “se joindre aux nations qui vont annoncer la reconnaissance” d’un État palestinien. Mais cette reconnaissance ne sera “formalisée” par la Belgique “qu’une fois que le dernier otage (israélien, NDLR) aura été libéré et que les organisations terroristes telles que le Hamas auront été écartées de la gestion de la Palestine.”
Il y a donc volonté de reconnaissance, oui, mais assortie de conditions qui dans les faits la rendent irréaliste à court terme. Ces conditions ont immédiatement été mises en avant par le président du MR, un des partis les plus réticents au sein de l’Arizona au sujet d’une reconnaissance de la Palestine et de sanctions envers Israël. Il y a des “interprétations extrêmement divergentes” du compromis dégagé en comité ministériel restreint, a appuyé François De Smet (DéFI). Tandis que Kjell Vander Elst (Open Vld) insiste: “Les détails sont devenus assez importants, quand on voit ce que dit le président du MR d’une part, le ministre des Affaires étrangères de l’autre (…) Il n’y a qu’une personne qui peut parler pour le gouvernement, c’est le Premier ministre”.
Kathleen Depoorter pour la N-VA, puis Michel De Maegd pour le MR, ont rétorqué qu’il était “évident” que le ministre des Affaires étrangères présenterait la position du gouvernement. Maxime Prévot (Les Engagés) est attendu en commission à 9h00, mercredi, spécifiquement pour discuter de l’accord en kern. Face aux exigences de l’opposition, la présidente de la commission Els Van Hoof (CD&V) n’a pu que répéter qu’un courrier a déjà été envoyé il y a un petit temps au Premier ministre pour l’inviter à venir s’expliquer sur la position du gouvernement. La demande sera réitérée, a-t-elle assuré. La réunion de mardi, déjà prévue avant l’accord en kern, prévoyait un échange de vues avec des responsables d’ONG présentes sur place, comme Médecins Sans frontières, la FAO, ou Solsoc.
Belga





