La FGTB Transport dénonce le “poison insidieux” des flexi-jobs dans le secteur des bus et autocars
Le syndicat socialiste déplore un “poison insidieux” car ce type d’emploi génère peu ou pas de cotisations sociales et met en péril des emplois durables.
La FGTB Transport (UBT) dénonce jeudi le recours aux flexi-jobs qui a permis de fortement diminuer la pénurie de chauffeurs dans les entreprises privées de bus et d’autocars ces derniers mois.
La pénurie de chauffeurs dans les entreprises privées de bus et d’autocars a diminué de 41% par rapport à l’année dernière en Belgique, a annoncé récemment la Fédération belge des entreprises d’autobus et d’autocars. En 2024, les entreprises belges de bus privés recherchaient encore 900 chauffeurs, contre 530 désormais. Selon la FBAA, cette forte baisse est principalement imputable au recours aux flexi-jobs. L’UBT-FGTB voit, elle, une toute autre réalité derrière ces chiffres: “une disparition des emplois fixes, des conditions de travail instables et une baisse des cotisations à la sécurité sociale”, énumère-t-elle.
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“À court terme, les flexi-jobs semblent combler la pénurie, mais à long terme, ils risquent d’aggraver le problème”, avertit-elle. Les travailleurs avec de tels contrats ne constituent pas de droits à la pension, n’ont pas droit aux allocations de chômage ni aux congés payés, et restent en dehors du filet de sécurité sociale, pointe ainsi le syndicat socialiste. Dans le même temps, dans le secteur des bus et autocars, les cotisations sociales ont baissé l’an dernier de pas moins de 10% par rapport à l’année précédente, alerte l’UBT-FGTB. En outre, “si d’autres branches du transport obtiennent également l’accès au système, le secteur des bus et autocars perdra cet ‘avantage temporaire’ et la pénurie refera surface”, prédit le syndicat. La progression des flexi-jobs mine, enfin, les fondements de l’emploi stable, dénonce encore l’organisation. “Ce qui est encore aujourd’hui un emploi à part entière, avec une bonne formation, une protection sociale et une certaine sécurité, risque demain de se fragmenter en prestations isolées, sans droits ni garanties.”
Belga – Photo : Belga