Près de la moitié de la population d’abeilles est décédée l’hiver dernier à Bruxelles
La population d’abeilles en Belgique a chuté de 22,5% au cours de l’hiver dernier, ressort-il d’une enquête publiée lundi par la plateforme Honeybee Valley de l’Université de Gand (UGent). Les recherches ont été menées en collaboration avec le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) et l’ASBL apicole Cari. À Bruxelles, ce chiffre atteint 44%.
Dans le cadre de l’enquête, quelque 710 apiculteurs et apicultrices ont été interrogés à travers toute la Belgique. Ensemble, ils ont vu disparaître 1.679 colonies d’abeilles au cours de l’hiver dernier. “Un taux de mortalité hivernale de 10% est considéré comme normal“, explique Ellen Danneels, apicultrice conservatrice à Honeybee Valley. “Avec une moyenne de 22,5%, on est donc largement au-dessus, mais ce n’est pas un chiffre extrême.”
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Ces données ne ravissent évidemment pas Honeybee Valley, bien que les apiculteurs s’attendent chaque année à ce qu’une partie de leurs colonies ne survive pas à l’hiver. Les populations d’abeilles sont en déclin depuis plusieurs années en Belgique. En 2024, le taux de mortalité des colonies d’abeilles s’élevait à 22,3%, après 17% en 2023.
Deux facteurs principaux
Ellen Danneels identifie deux facteurs principaux susceptibles d’expliquer cette mortalité hivernale élevée. L’acarien Varroa destructor est particulièrement nuisible pour les colonies d’abeilles. Ce parasite affaiblit les abeilles, les rendant très vulnérables. Selon l’enquête, 45,3% des apiculteurs tentent de lutter contre cette espèce invasive en traitant leurs ruches avec de l’acide oxalique, communément appelé sel d’oseille. Le déclin des colonies d’abeilles peut également être lié aux frelons asiatiques, une autre espèce invasive de plus en plus répandue en Belgique ces dernières années. Près d’un apiculteur sur dix a découvert des ruches vides après une attaque de frelons asiatiques. Cependant, “nous ne sommes pas certains que les frelons soient directement responsables de la mortalité hivernale“, précise la scientifique. “Il semble plus probable qu’ils posent davantage problème au printemps.”
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Bruxelles, région qui compte la plus petite population d’abeilles, a également enregistré le taux de mortalité le plus élevé, avec 44%. À l’inverse, dans le Brabant flamand, qui concentre la plus vaste population d’abeilles de Belgique, cette dernière n’a décliné que de 7,9% l’hiver dernier.
Belga – Photo : BX1





