Le braille reconnu comme patrimoine immatériel de la FWB : “Sans le braille, on ne maitrise pas la grammaire. On est illettré”
Le braille, système d’écriture tactile à points, est reconnu comme patrimoine immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’agit de la seule technique qui permette aux aveugles et malvoyants de lire. On en parle dans le 12h30.
Sanae nous livre son témoignage. Cette Bruxelloise souffre de cécité et considère le braille comme “essentiel” dans un contexte où l’audio remplace désormais souvent la lecture. “J’ai appris à lire le braille comme un voyant apprend à lire. Même si le braille fait désormais moins partie de notre quotidien, c’est ce qui nous permet de lire, de nous cultiver, d ‘avoir accès à la grammaire, à l’orthographe. “ Sanae explique : “On a beau avoir l’audio aujourd’hui, lire un livre en braille c’est fantastique, c’est une expérience à part entière. Car il y a l’objet du livre en lui-même, le fait de lire avec ses doigts… ça permet de s’immerger d’une manière différente qu’avec l’audio”.
C’est pour ça que la reconnaissance du braille comme patrimoine immatériel par la FWB revêt toute son importance, selon Sylvie Degrelle, porte-parole de la ligue du braille. ” Sans le braille, on ne maitrise pas l’orthographe, ni la grammaire, on est illettré,” souligne-t-elle. Après la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sera au tour de la Flandre de faire cette reconnaissance dès le mois de juillet. “On pourra alors dire que la Belgique reconnaît que la Belgique reconnaît le braille comme patrimoine immatériel”, dit-elle.
En termes de chiffres, 14% des malvoyants et 60% des aveugles maitrisent le braille. Comment expliquer ce pourcentage plutôt bas ? “Quand le handicap visuel survient à l’enfance, les enfants l’apprennent quand ils sont à l’école dans l’enseignement de type 6. Ensuite, on peut l’apprendre avec la Ligue braille par exemple mais c’est une démarche longue et difficile que tout le monde ne fait pas”, souligne Sylvie Degrelle.
Cette reconnaissance de la FWB est-elle symbolique ou va-t-elle faire avancer la cause ? “Je pense que ça va faire avancer la cause”, pense Sylvie Degrelle. “Parce qu’on parle de la reconnaissance de la Belgique mais aussi d’autres pays européens et non-européens. Une fois que tous ces pays auront reconnu le braille, on va porter cette demande à l’UNESCO et on sait que c’est une vitrine incroyable.”
A.D. – Bx1





