Les actes de haines envers les personnes LGBTQIA+ plus fréquents, alertent Unia et l’IEFH

Unia et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) tirent lundi la sonnette d’alarme sur la persistance “particulièrement préoccupante” des violences et discriminations envers les personnes LGBTQIA+ en Belgique, malgré la réputation progressiste du pays en la matière.

Sur les 136 dossiers liés à l’orientation sexuelle clôturés l’an dernier par Unia, plus d’un tiers impliquait des agressions physiques avec coups et blessures ainsi que des cas “graves” de harcèlement. Ces agressions sont généralement perpétrées par des hommes jeunes, parfois en groupe, principalement contre d’autres hommes, constatent Unia et l’IEFH.

Les deux organismes pointent également une augmentation “manifeste” des guet-apens via des applications de rencontre. Une affaire impliquant au moins huit victimes piégées via l’application Grindr sera d’ailleurs jugée ce mercredi 14 mai au tribunal correctionnel de Bruxelles. Depuis début 2024, Unia s’est constitué partie civile dans 11 dossiers d’agressions homophobes, un nombre qualifié de “record” par l’organisme. Par ailleurs, les personnes transgenres sont particulièrement ciblées dans le milieu professionnel (47 signalements en 2024), ainsi que dans les assurances et les soins de santé. Au total, 74 signalements concernaient la transition médicale et/ou sociale et 80 l’identité de genre. “Les réseaux sociaux et les médias sont une caisse de résonance du mouvement antigenre qui tend à remettre en question l’existence-même des personnes trans”, analysent les deux organismes. En outre, moins de 1% des signalements concernent les personnes intersexes, ce qui reflète une “méconnaissance” de leur situation, alors qu’environ cinq enfants naissent chaque jour en Belgique avec une variation des caractéristiques sexuelles.

Unia et l’IEFH encouragent les victimes et témoins de tout fait de discrimination, discours ou acte de haine à déposer plainte à la police, où il fera l’objet d’un rapportage spécifique. Les victimes d’homophobie, de biphobie ou de transphobie ont encore trop peur de porter plainte, craignant notamment de devoir faire leur coming-out, d’admettre l’utilisation d’applications de rencontre, d’être mal accueillies, stigmatisées, ou de subir des représailles et des conséquences sur leur vie personnelle et professionnelle, rappellent les organisations. Cette appréhension conduit à une sous-déclaration des faits : selon une étude européenne, seules 14% des personnes LGBTQIA+ agressées en Belgique osent se présenter à la police.

► Voir aussi | Sextorsion, sexting, grooming : Child Focus tire la sonnette d’alarme, “70% des victimes avaient moins de 13 ans”

Enfin, Unia et l’IEFH encouragent les victimes à porter plainte, tout en rappelant que seules 14 % des personnes LGBTQIA+ agressées se présentent à la police. Ils appellent à la mise en place d’un plan d’action interfédéral “ambitieux” qui renforce la collaboration entre les niveaux de pouvoir.

Belga

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales