“Il ne faut pas céder à ces oiseaux de mauvais augure” : Rudi Vervoort s’exprime sur l’absence de gouvernement bruxellois

Le ministre-président bruxellois en affaires courantes Rudi Vervoort (PS) a regretté jeudi que la 36e Fête de l’Iris, la fleur-symbole de la Région-capitale soit organisée sans gouvernement de plein exercice, une première depuis 1989.

Dans une allocution prononcée au Parlement bruxellois, il a évoqué trois causes, selon lui, de cette situation, marquée par de multiples épisodes de la crise politique au cours des derniers mois: le confinement de l’identité bruxelloise pourtant multiple à l’opposition politique de deux communautés linguistiques; “l’interventionnisme” (ndlr: dans les négociations) de “personnalités extérieures voulant peser sur le destin de Bruxelles sans y assumer ultérieurement de responsabilité; et la volonté de certains de lier la composition d’autres gouvernements extérieurs (e.a. fédéral) et celle du gouvernement en Région-capitale“.

Reportage de David Courier, Béatrice Broutout et Hugo Moriamé

Au passage, il a tenu à rappeler “la pleine autonomie de la Région bruxelloise” …conquise à l’époque grâce au soutien des partis francophones unis au niveau fédéral.

On veut faire croire au chaos bruxellois dû à l’absence de gouvernement, pour imposer “une” majorité et, ou, imposer une austérité sévère, voire restreindre l’autonomie de Bruxelles. On confond, volontairement ou pas, déficit budgétaire et capacité de financement sur les marchés, au risque de créer la situation que l’on dit craindre. Il ne faut pas céder à ces oiseaux de mauvais augure. Bruxelles est solide“, a-t-il insisté.

M. Vervoort a toutefois concédé que celle-ci avait besoin d’un gouvernement de plein exercice, disposant d’une majorité parlementaire, et “dont le projet politique soit accompagné d’un budget, qui permette de réduire l’écart entre recettes et dépenses“.

À défaut, pour l’instant, l’équipe en affaires courantes examine comment freiner encore les dépenses pour que le budget reste dans la trajectoire pluriannuelle tracée lors de la confection du budget initial 2024.

Mais je pense qu’aujourd’hui, il est de la responsabilité de mon gouvernement de réaliser un budget 2025, limité, pour pouvoir répondre aux problèmes budgétaires qui pourraient se poser d’ici la fin de l’année et maintenir le budget dans le cadre de l’épure pluriannuelle“, a-t-il encore dit.

Le prix à payer et les ratonnades au coeur du discours

Autre message, déjà exprimé par le passé par le ministre-président Vervoort: Bruxelles est une Région-capitale qui certes a certains avantages liés à ce statut, mais en paie également largement le prix sur les plans de la mobilité, de la sécurité, …. alors que du haut des 10% de la population belge, elle contribue à hauteur de 22% du PIB de la Belgique.

Enfin, M. Vervoort a condamné “avec la plus grande fermeté les véritables ratonnades (ndlr: commises dimanche par une faction de supporters brugeois), expression d’un racisme décomplexé effrayant. Je souhaite que les auteurs soient identifiés et condamnés, et surtout, interdits de stade“.

À ses yeux, le modèle bruxellois de coexistence dans la diversité, irrite les plus ultras qui ont voulu s’attaquer à la commune de Molenbeek devenue symbole de ce qu’ils exècrent et que les partis démocratiques bruxellois rassemblés ont érigée en porte-drapeau de la candidature au titre de capitale culturelle de l’Europe en 2030.  “C’est notre meilleure réponse à la haine“, a-t-il conclu.

Belga – Photo : Belga

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08 mai 2025 - 12h42
Modifié le 09 mai 2025 - 10h55

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