Didier Reynders soupçonné de blanchiment d’argent : l’affaire s’est invitée au Parlement européen
Pendant plus d’une heure, les élus se sont succédé pour dénoncer des cas avérés ou allégués de corruption dans leur propre pays, revenant çà et là sur l’affaire Reynders.
Le Parlement européen a tenu un débat en plénière, mercredi soir à Strasbourg, sur l’affaire Reynders, sans toutefois apporter d’élément neuf. L’ex-ministre et ex-commissaire européen et son épouse ont été signalés pour des montants exorbitants dépensés en e-tickets de la Loterie nationale ces dernières années, ainsi que des dépôts bancaires. Ils auraient à justifier la provenance de centaines de milliers d’euros. Présumé innocent, Didier Reynders rejette toute qualification de blanchiment.
Le seul élu belge qui est intervenu dans le débat aura été Marc Botenga (PTB). Entre deux sarcasmes, il s’est gaussé de l’argument selon lequel les “salaires de luxe” versés aux plus hauts responsables politiques avaient pour but de les prémunir contre les tentatives de corruption. “N’attendez pas de ma part des commentaires sur des cas spécifiques”, a répondu le commissaire à la Justice Michael McGrath, au terme d’une cinquantaine d’interventions en tous sens. Rappelant le devoir d’exemplarité des mandataires publics et les nombreuses conséquences néfastes de la corruption, il a souligné à quel point, “quand un fonctionnaire, quel que soit son niveau, est impliqué, c’est la confiance dans les institutions qui est affectée”.
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Une proposition de directive sur la lutte contre la corruption, présentée l’an dernier, sera négociée en janvier par les États membres (Conseil) et le Parlement européen. Elle vise notamment à harmoniser des législations dont le caractère fragmenté nuit aux dossiers transfrontaliers. Car actuellement, seule la législation sur les pots-de-vin est harmonisée, selon le commissaire. Ce dernier portera aussi la première stratégie anticorruption de l’UE, annoncée elle aussi l’an dernier.
Concernant le cas Reynders, le commissaire McGrath a répété que la Commission n’avait disposé d’aucune information préalable, et qu’elle ne disposait maintenant encore d’aucune autre information que celles diffusées dans la presse. Il a réitéré la volonté de la Commission de coopérer entièrement si la justice la sollicitait. “Le plus important est de permettre aux enquêteurs de mener leur travail à bien sans aucune entrave”.
Belga