CPAS d’Anderlecht : la CGSP dénonce les effets d’un désinvestissement pour les services de première ligne
La CGSP-ALR Bruxelles représentant les travailleurs des services sociaux des 19 CPAS de la capitale a dénoncé mardi, à la lumière du reportage récent de la VRT sur la situation au Centre Public d’Action Sociale d’Anderlecht, la “surcharge de travail exceptionnelle des assistants sociaux du CPAS, et les conséquences notamment liées au désinvestissement total pour ces services d’aide de première ligne.
Dans un communiqué, le syndicat socialiste de la Fonction publique a précisé qu’il avait déjà publié ces constats en 2021 suite à une enquête auprès des travailleurs sociaux bruxellois. Les assistants sociaux des CPAS bruxellois doivent traiter un nombre de dossiers toujours plus élevé, bien supérieur à la moyenne observée en Flandre ou en Wallonie. Cette situation touche également le personnel administratif qui les soutient, aggravant un climat de travail déjà difficile. Conséquences, selon le syndicat: un turnover accru, avec un personnel épuisé; un manque de perspectives et un mal-être; des délais de traitement des demandes qui génèrent mécontentement des usagers, mettant en danger tous les acteurs concernés; des travailleurs sociaux, débordés pas en mesure de respecter en détail toutes les étapes essentielles de l’enquête sociale.
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Face à cela, les autorités politiques, informées par les organisations syndicales, ont soutenu les revendications des travailleurs, mais ont renvoyé la balle à un niveau inférieur ou supérieur. A cela s’ajoute le manque d’investissements financiers (tant régionaux que fédéraux) pendant plus de 15 ans dans les CPAS et les autres pouvoirs locaux bruxellois. Entretemps, “sous prétexte de devoir rembourser la dette publique belge, la limitation dans le temps des allocations de chômage est prévue par le futur gouvernement de droite… Résultat : des milliers de dossiers supplémentaires, alors que la réelle fraude sociale en Belgique équivaut à près de 350 millions d’euros par an, la fraude fiscale, à 30 milliards d’euros par an. On comprend aisément dès lors que l’objectif réel des politiques de droite n’est pas de chercher l’argent là où il est mais de désinvestir les services publics, précariser ses travailleurs et ses usagers, dégrader les conditions de travail, détricoter la sécurité sociale, etc.”
Face à cette situation “intenable”, la CGSP-ALR réitère les nombreuses demandes émises par le front commun syndical depuis plusieurs années: refinancement pérenne des CPAS par les instances régionales et fédérales; renforcement des équipes pour réduire la charge de travail; engagement de travailleurs dans les services de support; simplification des réglementations issues de différents pouvoirs; remboursement du Revenu d’Intégration Sociale à 100% par le fédéral; revalorisation des fonctions et des salaires dans les pouvoirs locaux bruxellois La CGSP veut aussi une statutarisation des travailleurs et la mise en place de la réduction collective du temps de travail à 30 heures par semaines en 4 jours.
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Belga