Lutte contre les violences faites aux femmes : 303 personnes ont été accompagnées par le “Lawyers Victimes Assistance”
La « Lawyers Victims Assistance » (LVA) a été lancée il y a un an par le barreau de Bruxelles, qui en dresse un premier bilan. 55 avocats spécialisés assurent aujourd’hui les consultations gratuites, prévues par le dispositif.
“En 2023, Bruxelles a enregistré 1 846 faits de violences sexuelles, un nombre qui continue d’augmenter chaque année.”, signale le barreau de Bruxelles dans un communiqué. “Parmi ces faits, 38 % concernaient des viols, 19 % des atteintes à l’intégrité sexuelle et 18 % des atteintes à la pudeur.”
Ce sont aussi 3 260 actes de violences physiques en milieu familial qui ont été enregistrés en 2023, un chiffre également en hausse constante.
Or les victimes se retrouvent souvent démunies. Le barreau de Bruxelles insiste sur la nécessité d’intégrer dans le processus de prise en charge des avocats spécialisés. “L’assistance dès le stade préliminaire permet notamment de préparer la première audition, de les accompagner tout au long de la procédure judiciaire et de garantir le respect de leurs droits.” C’est pourquoi le projet “Lawyers Victims Assistance” LVA a été lancé il y a un an.
Ce dispositif repose sur trois axes pour assurer aux victimes un accompagnement complet : la formation spécialisée et pluridisciplinaire des avocats, subsidiée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, une liste publique régulièrement mise à jour, regroupant les avocats formés pour répondre aux besoins spécifiques des victimes, et surtout des consultations juridiques gratuites.
Consultations juridiques gratuites
Au mois d’octobre 2023, la LVA a fait l’objet d’un premier protocole signé entre le barreau de Bruxelles, le parquet de Bruxelles et la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles pour lancer ces consultations, assurées par des avocats spécifiquement formés. Au vu du succès de la première phase de six mois, à laquelle 40 avocats ont participé, le dispositif a été étendu à une période d’un an et aux six zones de police.
“Les victimes peuvent solliciter une consultation – que ce soit par email ou téléphone – et un avocat les contacte dans les 48 heures pour un rendez-vous dans leur cabinet sous huit jours. Nous recevons en moyenne une quinzaine d’appels par semaine”, précise Pascale Poncin, avocate au barreau de Bruxelles et coordinatrice du projet.
Plus de 150 avocats ont été formés afin d’assurer l’accompagnement des victimes et ce sont plus de 55 avocats qui participent aujourd’hui aux consultations gratuites. « L’enjeu n’est pas seulement d’apporter une réponse juridique, mais de protéger, accompagner et reconstruire les victimes de violences sexuelles et intrafamiliales », explique Marie Dupont, bâtonnière de l’Ordre français des avocats du barreau de Bruxelles.
Rédaction
■ Reportage de Léa Dubuc, Nicolas Scheenaerts et Corinne De Beul