Bourgmestre avec 409 voix… ou 9.000 : les chiffres des voix de préférence des futurs bourgmestres

17 des 19 communes connaissent leur futur bourgmestre en région bruxelloise. Seules Schaerbeek et Saint-Josse sont encore dans l’attente. Mais les bourgmestres nommés ne sont pas toujours ceux qui ont obtenu le plus de voix de préférence.

Il n’y a aucune obligation pour que le bourgmestre soit la personne ayant obtenu le plus de voix de préférence, y compris au sein d’une coalition. Certains bourgmestres sont donc élus sans avoir réalisé des résultats impressionnants en nombre de voix de préférence, notamment dans les communes où des champions électoraux ont décidé de ne pas assumer la fonction de bourgmestre.

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La commune la plus symbolique de ce cas est celle de Koekelberg avec Ahmed Laaouej, arrivé largement en tête en nombre de voix de préférence avec 2 882 voix et un taux de pénétration de 29,7 %. Ahmed Laaouej a finalement choisi le poste de député, et celle qui deviendra bourgmestre est Olivia P’tito, qui n’a obtenu que le 10e score en nombre de voix de préférence et le 7e score sur la liste du bourgmestre.

Initialement, c’était Emir Kir qui était le bourgmestre le plus populaire en termes de voix de préférence, avec un taux de pénétration impressionnant de 37,5 %, avant que les résultats des élections ne soient invalidés. Le bourgmestre le plus populaire est désormais Olivier Maingain, à Woluwe-Saint-Lambert, avec un taux de pénétration de 22,9 %. En nombre absolu, c’est Philippe Close qui compte le plus de voix de préférence, avec 9 042 voix.

On remarque que les quatre taux de pénétration les plus faibles, Olivia P’tito, Romain De Reusme, Alessandro Zappala et Fabrice Cumps, concernent des personnalités ayant bénéficié d’un désistement ou d’un accord de majorité en leur faveur, quel que soit leur score électoral.

Des futurs bourgmestres pas toujours en tête dans leur commune

Des accords de majorité ont également conclu que la personne nommée bourgmestre ne serait pas nécessairement celle arrivée en tête des suffrages. Sur les 17 communes où l’on connaît le nom du ou de la future bourgmestre, 6 communes n’ont pas leur leader en nombre de voix de préférence comme futur bourgmestre.

Trois cas de figure expliquent ce phénomène. Dans 2 communes, Jette et Forest, le leader en voix de préférence siègera dans l’opposition. À Anderlecht et Ixelles, ce sont les accords de majorité qui ont permis à des bourgmestres moins populaires de prendre la tête de la commune. À Evere et Koekelberg, c’est la directive anti-cumul qui a poussé Ahmed Laaouej et Ridouane Chahid à renoncer au poste de bourgmestre. Ces situations concernent souvent le Parti socialiste.

On remarque que ce sont fréquemment des bourgmestres PS qui ne sont pas en tête en nombre de voix de préférence. Cela explique pourquoi le PS affiche le taux de pénétration moyen le plus faible par rapport aux autres parti (8 %).

Quels scores à Schaerbeek ?

Il n’y a pas encore d’accord de majorité à Schaerbeek. C’est Hasan Koyuncu qui est en tête en termes de voix de préférence, avec 3 832 voix, un taux de pénétration de 6,8 %, la tête de liste socialiste affiche un score relativement faible comparé à d’autres futurs bourgmestres, mais personne ne fait mieux que lui dans cette élection serrée à Schaerbeek. Si Audrey Henry devient bourgmestre, elle serait avant-dernière sur l’indicateur du taux de pénétration (4,6%).

Rémy Rucquoi