Des étudiants pro-palestiniens lancent une nouvelle occupation sur le campus de la VUB
Quelque 70 étudiants de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), membres de l’ancien mouvement d’occupation du “Hall Jabalia”, occupent depuis mardi après-midi le bâtiment I sur le campus d’Etterbeek – pour l’instant sans l’autorisation du recteur et président du Conseil interuniversitaire flamand, Jan Danckaert. Les étudiants portent la même revendication qu’auparavant, à savoir un boycott académique total contre Israël.
En mai dernier, ce groupe d’étudiants avait occupé le bâtiment STOA, situé à côté du restaurant étudiant. Ils avaient également organisé un sit-in devant le bureau du recteur. Le mouvement d’occupation avait pris fin le 10 juillet, après un accord entre les activistes et Jan Danckaert, qui avait toléré l’occupation à condition que le bon fonctionnement de l’université ne soit pas mis à mal. Après avoir mené une action lors de l’ouverture solennelle de l’année académique de la VUB au Cirque Royal à Bruxelles, le mouvement étudiant semble prêt à se faire entendre à nouveau. Ils occuperont le bâtiment I “aussi longtemps que nécessaire”.
Les étudiants affirment avoir déjà remporté un certain nombre de victoires lors de la première occupation au STOA, comme la rupture de plusieurs liens académiques avec des institutions israéliennes. “Mais cela ne suffit pas. Depuis, nous avons découvert que la VUB entretient 11 liens avec Israël, au lieu des sept qui avaient toujours été communiqués”, a pointé l’étudiante et activiste Isa Tomasevic. Le bâtiment I abrite plusieurs auditoires ainsi que des salles de cours plus petites. Les occupants ont fait savoir que “les cours dans le bâtiment peuvent continuer comme d’habitude”. “La sécurité de chacun sera garantie. Nous ne tolérerons aucune forme de violence, vandalisme, islamophobie, antisémitisme ou tout autre type de discrimination.”
Les étudiants invitent le recteur à une conférence prévue dans la nouvelle occupation “Kamal Adwan”, du nom de l’hôpital situé dans le camp de Jabalia (dans le nord de la bande de Gaza) et récente cible d’un nouveau raid militaire israélien de grande envergure ces derniers jours. Le porte-parole de la VUB, Peter Van Rompaey, a fait savoir mardi après-midi que l’université n’avait cette fois-ci aucune sympathie pour le mouvement étudiant et qu’elle ne tolèrerait donc pas l’occupation. “Nous sommes toujours restés dans le dialogue avec les activistes. Mais nous ne sommes pas en faveur d’un boycott académique total, et nous ne dévierons pas de cette position.”
Pour l’instant, les jeunes militants sont autorisés à rester sur place. Dans les prochains jours, la direction de la VUB examinera dans quelle mesure une intervention est nécessaire, éventuellement par le biais de la police. “Ce que nous ferons n’est pas encore clair. Il est trop tôt pour le dire”, a expliqué le porte-parole. Si l’administration universitaire avait toléré l’occupation du bâtiment STOA, celle initiée mardi dans le bâtiment I semble plus contraignante. Selon le porte-parole de la VUB, l’occupation ne sera pas autorisée, sachant que le bâtiment I est réservé aux cours. “L’université a connu, cette année encore, une croissance importante du nombre d’étudiants. Nous avons besoin de toutes les salles de classe. Une occupation est donc logistiquement impossible”, a conclu M. Van Rompaey.
Belga – Photo Belga du 17 octobre