Cycliste agressé avenue Louise : “Ce qui est arrivé n’est pas un hasard”

L’agression d’un cycliste par un automobiliste sur la rue cyclable de l’avenue Louise n’est pas une surprise pour certains collectifs. “La cohabitation avec le trafic de transit pose problème”, note un membre de Heroes for Zero.

Un cycliste a été agressé et blessé vendredi dernier sur l’avenue Louise par un conducteur pressé. Les faits ont eu lieu sur une “rue cyclable”, espace qui se démarque par un revêtement ocre où les deux roues ont priorité et la vitesse des voitures est limitée à 30 km/h. Ces tronçons sont malheureusement mal utilisé comme l’avait regretté le Gracq-Les Cyclistes Quotidiens sur notre antenne, en 2021. Le fait divers survenu vendredi nous rappelle que peu a changé en 3 ans, comme le déplore Heroes for Zero. 

 


“Ce qui est arrivé n’est pas un hasard”, observe Pieter Fannes, membre du collectif. “L’avenue Louise est longue, large et les automobilistes ne sont pas toujours conscients que les deux roues ont priorité sur ce genre de portion”. 

En outre, la circulation en surface est dense et la cohabitation entre auto et deux roues est difficiles. “Dès qu’une rue cyclable se trouve sur un axe fréquenté, c’est un problème. On est confrontés à un trafic de transit avec des navetteurs qui ont de la route à faire ou qui s’impatientent. Cette remarque vaut également lorsque tous les usagers se retrouvent en un lieu mal aménagé, comme à la Barrière de Saint-Gilles ou à Meiser”, ajoute notre interlocuteur. “Les rues cyclables qui fonctionnent sont celles où la circulation est limitée aux riverains ou à leurs visiteurs”. 

Compromis politique

À ses yeux, les contrôles de police sont trop peu fréquents et les rues cyclables ne sont pas toujours la solution. “En certains endroits, comme avenue Louise, il vaudrait mieux séparer les modes de déplacement. Mais la question des places de parking se pose : j’imagine que les rues cyclables sont un compromis trouvé par les politiques” pour ne pas les supprimer. Des politiques qui, à son goût, attisent les tensions en opposant trop souvent les usagers, lui qui se déplace la plupart du temps à vélo depuis 15 ans, mais reste un automobiliste à certaines occasions. 

“J’ai subi moi-même des agressions, mais j’observe une amélioration. Ce qui est arrivé (vendredi, ndlr) est grave, mais c’était fréquent avant. À l’époque, il fallait être un bon cycliste pour éviter les dangers. Or, aujourd’hui, de plus en plus de personnes roulent à vélo : c’est le témoin d’une sécurité améliorée. Un nouveau public a opté pour ce mode de déplacement. On va dans la bonne direction, même si on est encore dans une phase de transition”.

L. Struys

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05 juin 2024 - 16h24
Modifié le 06 juin 2024 - 06h37