Des bourgmestres bruxellois suggèrent de créer un équivalent de l’Ocam pour la drogue
Selon les bourgmestres d’Ixelles, Saint-Gilles et Anderlecht, il y a un manque d’expertise de la part des forces de l’ordre.
Le bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis (Ecolo) plaide mardi, dans Le Soir, pour la création d’un organe rassemblant une expertise forte en matière de drogues, à l’image de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace terroriste (Ocam). Cela alors que les échanges de coups de feu liés au milieu de la drogue se multiplient dans la capitale ces derniers jours.
“Je crois qu’il y a un parallélisme à faire: la Belgique a été confrontée au terrorisme et elle ne s’y attendait pas non plus. Elle pensait que c’était un phénomène qui n’existait pas. Elle a été complètement surprise“, illustre-t-il, rejoint dans son propos par les bourgmestres de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS), et d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS).
Absence d’expertise
“Aujourd’hui, quand on interroge les différents acteurs, ils vont nous donner le point de vue de l’institution dans laquelle ils se trouvent“, constate le maïeur d’Ixelles, qui reconnaît l’existence d’une certaine coordination, mais regrette l’absence d’une expertise qualitative et globale sur la question des stupéfiants.
Le champ d’expertise de cet organe devrait également s’étendre aux armes, présentes en nombre en Belgique.
Quant à savoir si la Belgique dispose aujourd’hui d’un grand plan national pour lutter contre la drogue, la réponse des trois bourgmestres interrogés par Le Soir est limpide : non.
Des dispositifs locaux
Pour le bourgmestre d’Ixelles, il est nécessaire de mettre en place la création de cellules de sécurité intégrale locales, un dispositif déjà existant en matière de terrorisme.
Ces cellules seraient composées d’acteurs sociaux du niveau local comme le CPAS ou les écoles mais également de la police et du bourgmestre. Ces organes pourraient partager une série d’informations tout en respectant le secret professionnel. Parce que les problématiques de consommation sont différentes selon les quartiers.
Niveau régional en tout cas, ça bouge : le ministre-président de la région bruxelles-capitale Rudi Vervoort a annoncé hier qu’il allait convoquer un conseil régional de sécurité le 27 février. Cette réunion rassemblera les autorités et les acteurs en charge de la sécurité , soit les 19 bourgmestres, les chefs de corps des zones de police, les présidents des collèges de police, le directeur judiciaire et le procureur du Roi de Bruxelles. Objectif : Une action territoriale globale coordonnée.
Explications d’Anaïs Corbin avec Belga