Qatargate: un enquêteur accuse Panzeri de mentir, le parquet évoque une procédure en cours
“On ne croit rien de ce qu’il dit. On sait très bien qu’il se moque de nous”
Un enquêteur a accusé le repenti Antonio Panzeri de mentir, selon un enregistrement réalisé à son insu par un inculpé de l’affaire dite du “Qatargate”, l’Italien Francesco Giorgi. Un extrait audio de cet enregistrement a été révélé lundi par La Libre, De Standaard et Le Soir. Le parquet fédéral confirme en avoir connaissance et révèle qu’une procédure est en cours devant la chambre des mises en accusation concernant plusieurs actes d’enquête posés.
Cette vidéo aurait été enregistrée début mai 2023, par Francesco Giorgi lui-même, lors d’une conversation avec un inspecteur principal de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) de la police judiciaire fédérale (PJF). L’enquêteur aurait alors affirmé à l’inculpé qu’Antonio Panzeri, qui bénéficie du statut de repenti dans cette affaire, “ment”. “On ne croit rien de ce qu’il dit. On sait très bien qu’il se moque de nous”, aurait notamment dit le policier selon l’enregistrement diffusé par La Libre, De Standaard et Le Soir.
Le parquet fédéral a indiqué avoir pris connaissance de cet extrait. La conversation a “semble-t-il, été tenue à l’occasion de la restitution, à cet inculpé, d’une pièce à conviction lui appartenait”, a-t-il précisé par voie de communiqué. Le parquet confirme qu’une procédure est pendante devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles afin d’examiner “la légalité d’un certain nombre d’actes d’enquête posés”. “Les conclusions qui découleront de son arrêt seront bien entendu prises en compte pour l’enquête”, a-t-il conclu.
Francesco Giorgi et son avocat Pierre Monville ont pour leur part annoncé leur intention d’utiliser cette conversation dans le cadre de la procédure devant la chambre des mises en accusation. Celle-ci sera chargée de vérifier dès le 24 mai si l’enquête sur le “Qatargate” a été menée conformément aux règles de procédure. La défense de l’ex-vice-présidente du Parlement européen et compagne de Giorgi, Eva Kaili, a également demandé un examen des règles de procédure devant la chambre des mises en accusation, qui vérifiera ce dossier dès le 14 mai. Ses avocats réclament l’irrecevabilité des poursuites au motif que l’immunité parlementaire de la députée européenne grecque a été violée dès le début de l’enquête, en juillet 2022, soit cinq mois avant sa spectaculaire arrestation à son domicile bruxellois, le 9 décembre 2022.
Le parquet fédéral enquête sur des tentatives du Qatar et du Maroc d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen par la corruption. Plusieurs personnes sont inculpées, parmi lesquelles l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, Eva Kaili et son compagnon Francesco Giorgi, l’eurodéputé belge Marc Tarabella et l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino.
Les avocats de Panzeri se disent “effarés” par la partialité d’un enquêteur
Belga