Le Brussels Jazz Festival avec le Belge Casimir Liberski en résidence

Les amateurs et amatrices de jazz pourront profiter du Brussels Jazz Festival du 11 au 20 janvier prochains à Flagey. Le pianiste et compositeur bruxellois Casimir Liberski sera l’artiste en résidence de cette neuvième édition.

Des pointures du jazz – qu’elles soient belges ou étrangères – viendront, comme chaque année, faire vibrer les aficionados du genre. Afin de proposer au public une programmation “pointue, jeune, diversifiée, belge et européenne”, l’institution culturelle s’est par ailleurs associée au label belge W.E.R.F. Records. Flagey fournit une fois de plus une plateforme à un jeune artiste de jazz belge, qui aura l’occasion de se faire connaître du grand public. L’artiste en résidence développera trois projets qu’il présentera aux amateurs de jazz, dans le cadre d’une résidence collaborative.

“Le pianiste et compositeur bruxellois Casimir Liberski présentera donc sa propre musique aux côtés des légendes américaines Greg Osby, Larry Grenadier et Nasheet Waits. Il explorera également l’électronique avec Roman Hiele et Tolouse Low Trax, et dévoilera son univers personnel lors d’une performance solo”, indique ainsi l’ancienne maison de la radio dans un communiqué. Étendu sur 10 jours, le festival s’ouvrira sur un concert du trio polonais Marcin Wasilewski, qui célèbre son 30e anniversaire en 2024. Le Brussels Jazz se liera également au festival artistique Europalia, consacré cette année à l’avant-garde géorgienne. Lors de la soirée de clôture de ce dernier, prévue le 14 janvier, la musique traditionnelle géorgienne d’Ashiq Nargile dialoguera avec l’interprétation jazz contemporaine du musicien belge Dijf Sanders.

L’américain Kahil El’Zabar alliera lui aussi tradition et rythmes de jazz plus modernes. “Deux grands talents sud-africains, Asher Gamedze et Nduduzo Makhathini, clôtureront quant à eux le festival en beauté”, a continué l’institution culturelle. Le Brussels Jazz Festival voit le jour en 2015. “Nous avons toujours opté pour un festival de dix jours. Notre festival constitue ainsi le plus grand festival de jazz en salle du pays”, explique le programmateur de jazz de Flagey, Maarten Van Rousselt. “Beaucoup d’autres festivals de jazz organisent des concerts sur trois, quatre ou cinq jours, avec pour conséquent des groupes souvent programmés en même temps. Nous avons choisi de ne pas organiser de concerts qui se chevauchent. Notre philosophie est que tout le monde doit pouvoir tout voir, et cette formule fonctionne très bien”.

Pendant le festival, trois concerts seront prévus par soir. Le Studio 1 donnera à découvrir de jeunes groupes prometteurs, tandis que le Studio 4 accueillera des musiciens établis et plus connus. Une scène sera également installée dans le hall d’entrée de Flagey, où plusieurs groupes joueront devant un public debout. Il s’agit également d’un retour au format original des dix jours. “En raison de la pandémie, le secteur culturel a dû fermer ses portes. Notre dernière édition complète de dix jours a ainsi eu lieu en janvier 2020, attirant quelque 10.000 personnes et se déroulant à guichet fermé”, a déclaré M. Van Rousselt. En 2021, le festival avait dû être organisé en ligne et annulé l’année suivante, en raison de la pandémie de Covid-19. L’année dernière, une nouvelle édition physique, de quatre jours seulement, avait pu prendre place.

“Nous sommes donc très heureux de revenir au format original en janvier 2024”, s’est réjoui le programmateur de jazz. Flagey étant financée proportionnellement par les communautés flamande et française, l’artiste résident est choisi chaque année alternativement parmi les artistes néerlandophones et francophones. “Cette année, c’est le francophone Casimir, un artiste particulièrement polyvalent, qui a été choisi”. Le pianiste et compositeur bruxellois a étudié au Berklee College of Music (États-Unis), où il a noué de nombreux contacts avec la scène américaine. Combinant jazz classique et électronique, Casimir est un “compositeur talentueux, et très doué techniquement”, souligne M. Van Rousselt.

La polyvalence de Casimir semble caractéristique de la scène jazz bruxelloise et nationale, où l’on expérimente beaucoup avec des influences provenant d’une multitude de genres, tels que le hip-hop ou la musique électronique. “L’essor du jazz à Bruxelles – et, par extension, en Belgique – est le résultat d’une nouvelle attitude chez les jeunes musiciens. Le cocktail entre les différentes influences musicales constitué également les sonorités typiques de la métropole d’aujourd’hui: diversifiées, cosmopolites et multiculturelles. Le jazz est le rock ‘n’ roll du présent, il est épris de liberté et défie les frontières”, a conclu Maarten Van Rousselt.

Belga – photo : Belga