95 % des femmes se sentent parfois en danger dans la rue, selon une nouvelle étude

“All I want for Christmas is safer streets”: une nouvelle étude pointe le harcèlement de rue que subissent toujours les femmes en Belgique, et particulièrement à Bruxelles. 

Une enquête belge menée auprès de 1.000 femmes en Belgique par Stand Up Against Street Harassment (une initiative internationale de Right to Be et de L’Oréal Paris), en collaboration avec Touche Pas À Ma Pote, l’organisation belge qui lutte contre le harcèlement de rue à l’encontre des femmes, révèle que 95 % des femmes se sentent parfois en danger dans la rue. 15 % des femmes interrogées avouent même s’y sentir rarement ou jamais en sécurité.

D’après cette étude, les situations indésirables surviennent le plus souvent à Bruxelles, où 10 % des femmes sont confrontées à des situations indésirables presque à chaque fois qu’elles sortent seules dans la rue. 1 femme sur 3 reçoit régulièrement des remarques ou des commentaires insultants sur son apparence, et a déjà été suivie alors qu’elle se trouvait seule dans la rue. 83% des femmes en Belgique ont ainsi déjà été harcelées dans la rue et 80% en ont été témoins, que ce soit une violence verbale ou physique.

32% des femmes en Belgique portent un objet en main comme arme, leurs clés le plus souvent. A Bruxelles, ce chiffre atteint 42%.

 


Plus largement, 90 % des femmes prennent des précautions pour éviter le harcèlement de rue, selon cette étude. Chez les femmes de moins de 34 ans, ce chiffre atteint même 97 %. Les précautions les plus courantes consistent à éviter des lieux et des heures spécifiques, à prendre d’autres moyens de transport, à adapter leur style vestimentaire, à parler à quelqu’un au téléphone ou à marcher plus vite qu’elles ne le souhaiteraient.

Trop c’est trop. Ces chiffres stupéfiants soulignent le besoin urgent d’interventions ciblées et d’efforts concertés pour créer une sphère publique plus sûre et plus respectueuse des femmes. Tout le monde a le droit de se déplacer librement sans crainte”, selon Bea Ercolini, fondatrice de l’asbl ‘Touche Pas À Ma Pote’, qui propose la formation gratuite en ligne Stand Up, pour conseiller les
femmes et les témoins sur la manière de réagir dans les situations de harcèlement de rue.

Depuis plusieurs années, l’éclairage public reste de plus en plus fréquemment éteint, pour faire des économies et pour lutter contre la pollution lumineuse, note encore l’étude. “Une bonne initiative en soi, mais qui alimente le sentiment d’insécurité des femmes : la grande majorité d’entre elles se sentent en danger dans l’obscurité et se sentiraient plus en sécurité si les rues étaient mieux éclairées. Pour illustrer cela, la rue du Botanique à Saint-Josse-ten-Noode est décorée de guirlandes lumineuses de Noël, dont les motifs sont consacrés au harcèlement de rue à l’encontre des femmes “pour montrer ce que les femmes doivent régulièrement endurer lorsqu’elles sont seules dans la rue et demande ce que toutes les femmes veulent : “All I want for Christmas is safer streets”.

►Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Charles Carpreau