Conflit israélo-palestinien : des draps mortuaires devant l’ambassade des États-Unis à Bruxelles
Ce matin à Bruxelles, devant l’ambassade des États-Unis, Amnesty International mène une action symbolique. Des militants se sont allongés dans des draps mortuaires afin de représenter les victimes du conflit. Ils demandent un cessez-le-feu.
Dès 10h30, près d’une vingtaine de militants d’Amnesty International se sont couchés sous des draps blancs, ornés de roses rouges, en face de l’ambassade américaine, située avenue des Arts. L’ONG demande “de toute urgence” aux autorités américaines d’user de leur influence sur Israël afin d’obtenir notamment un “cessez-le-feu immédiat”. “Ceasefire now”, pouvait-on ainsi lire sur la bannière déployée en face de l’ambassade.
“Les autorités américaines ont la capacité d’exercer une pression suffisamment forte pour sauver des milliers de vies qui sont sous la menace directe des attaques militaires, mais également du manque de soins de santé de base, d’eau, de nourriture et de carburant à Gaza“, a expliqué la directrice de la section belge francophone d’Amnesty International, Carine Thibaut. Néanmoins, cette posture américaine d’allié fidèle envers l’État d’Israël pose “un vrai souci”, selon Amnesty International.
Les États-Unis se sont par ailleurs récemment abstenus de voter en faveur d’une pause humanitaire lors d’un conseil de sécurité de l’ONU, et cela “malgré le bain de sang à Gaza”, rappelle Carine Thibaut. “Des crimes de guerre sont en train d’être commis, dont des bombardements contre des infrastructures civiles. L’armée israélienne vise notamment l’hôpital al-Shifa, mettant ainsi en danger la vie de milliers de familles civiles et de personnel de santé, violant par conséquent le droit humanitaire et international“, a-t-elle ajouté.
L’ONG demande aux États-Unis, outre l’appel à un cessez-le-feu, la suspension de tout transfert d’armes à destination de l’État d’Israël. Elle exige également que Washington apporte son soutien à une solution permettant la libération en toute sécurité des otages civils et qu’il veille à ce qu’une aide humanitaire internationale “adéquate et durable” parvienne à Gaza. “Un cessez-le-feu immédiat apparaît comme le seul moyen d’empêcher que d’autres civils ne soient tués et de faire parvenir aux personnes qui en ont cruellement besoin l’aide indispensable“, a souligné l’organisation. Celle-ci rappelle que la situation des droits humains et les conditions humanitaires, “déjà catastrophiques, ne cessent d’empirer à Gaza”.
Cependant, tandis que de plus en plus de voix internationales s’élèvent dans ce sens, “les États-Unis refusent toujours d’apporter leur soutien à cet appel“, a déploré Amnesty. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une semaine spéciale de mobilisation menée par Amnesty International et visant les autorités américaines dans divers pays, dont la Belgique. Aux États-Unis, la section américaine de l’ONG internationale a ainsi déposé mercredi plus de 200 sacs et draps mortuaires devant la Maison Blanche, appelant le président américain Joe Biden à exiger un cessez-le-feu.
En parallèle, une pétition lancée par Amnesty, réclamant également un “cessez-le-feu immédiat” a récolté plus d’un million de signatures à travers le monde (dont plus de 55.000 en Belgique). “Dans ce contexte, un embargo général de la communauté internationale sur les armes à toutes les parties est indispensable“, précise l’ONG dans cette pétition. Depuis le 7 octobre, jour de l’attaque commise par le Hamas envers Israël, faisant quelque 1.200 morts et environ 240 otages israéliens, plus de 11.500 personnes auraient été tuées dans l’enclave palestinienne, selon le ministère de la santé local, dirigé par le Hamas.
Belga.