L’ancien couvent du Gesù reconverti en complexe résidentiel et commercial

Le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Emir Kir, et la secrétaire d’État bruxelloise chargé de l’Urbanisme et du Patrimoine, Ans Persoons (Vooruit), ont donné vendredi le premier coup de pioche sur le site de l’ancien couvent du Gesù, à Bruxelles, juste en face du Botanique. Le site, longtemps laissé à l’abandon, accueillera, après les travaux, le projet résidentiel et commercial du “Royal Botanic”.

 

■ Reportage de Anaïs Corbin, Béatrice Broutout et Pierre Delmée

 

Le coup d’envoi de la transformation de l’ancien site religieux, situé rue Royale en face du Botanique, a été donné. Au coeur de la commune bruxelloise de Saint-Josse-ten-Noode, le couvent va connaître “un nouveau départ avec le ‘Royal Botanic’, qui permettra de faire revivre ce bien patrimonial abandonné depuis 20 ans”, s’est réjouie Ans Persoons.

Ce projet immobilier, à la croisée du résidentiel, de l’hôtellerie et du commercial, est porté par le promoteur spécialisé dans la restauration des sites historiques VDD Project Development, le promoteur immobilier Redet ainsi que le concept hôtelier YUST, pour “Young Urban Style”.

Le bâtiment de 15.000 mètres carré, ancien couvent de jésuites jusqu’en 1977, abritera ce projet résidentiel commercial et hôtelier, réparti sur trois immeubles. Deux d’entre eux seront pris en charge par VDD Project Development, et accueilleront, au total, 57 appartements “à prix accessible”, a garanti Johan Vandendriessche, à la tête du VDD. “Le projet s’inscrit également dans une optique durable, et les énergies fossiles ne figureront donc pas au programme. Nous opterons pour des pompes à chaleur et des panneaux solaires pour diminuer au maximum les coûts énergétiques”, a-t-il précisé.

Le troisième bâtiment hébergera le projet piloté par YUST, comprenant un restaurant au rez-de-chaussée, 49 chambres d’hôtel, 13 dortoirs, 90 lofts tout équipé (à louer pour une durée d’un mois à un an environ), ou encore des salles de co-working. YUST, société spécialisée dans le séjour à court et à plus ou moins long terme, possède déjà deux hôtels en Belgique, dans les villes d’Anvers et de Liège. “Aujourd’hui, la page du monastère de Gesù se tourne, pour que s’ouvre celle du ‘Royal Botanic’, qui offrira une plus-value considérable au dynamisme de la commune”, s’est enthousiasmé le bourgmestre Emir Kir. “C’est un moment savoureux, d’autant plus lorsqu’il y a eu autant de péripéties et de tensions en amont, lors de débats aux conseils communaux quant à l’avenir du site. Grâce à l’ambition des différentes parties, nous y sommes arrivés”, a-t-il ajouté.

Depuis le départ des jésuites en 1977, les murs du couvent de Gesù ont progressivement été laissés à l’abandon. En 2007, l’ensemble du site est racheté par Rue Royale SA, filiale du groupe Rosebud Hotels Holdings. Un hôtel de luxe de 150 chambres y est alors projeté, mais le projet se heurte à une solide opposition. Dans les années qui suivent, les contentieux s’intensifient, la démolition des immeubles d’angle est interdite et le recours introduit auprès du Conseil d’État par les opposants décide qu’il faut également prévoir des logements sur le site. En 2013, un nouveau dossier est déposé pour un autre hôtel de luxe, avant que le projet ne soit à nouveau contesté aussitôt par diverses associations bruxelloises.

En 2019, le site est racheté par les promoteurs VDD Project et Redet. Après les projets avortés d’hôtel cinq étoiles ou de marché alimentaire, les promoteurs immobiliers avaient finalement obtenu un permis définitif pour le “Royal Botanic”.