Ambulance volée et secouristes menacés à Bruxelles: le SLFP dépose un préavis de grève
Le syndicat SLFP annonce dimanche déposer un nouveau préavis de grève, “qui pourra mener jusqu’à une grève”, au sein du SIAMU (service d’incendie et d’aide médicale urgente) de la Région de Bruxelles-Capitale, après le vol d’une ambulance en intervention et l’agression d’ambulanciers au cours de la nuit de samedi à dimanche.
Face à ces incidents, le SLFP demande aux autorités ce qu’elles “attendent” pour assurer la protection des secouristes au sein de la Région de Bruxelles-Capitale. “Un mort dans nos rangs?”, se questionne-t-il. “Chaque jour, c’est la peur au ventre que des dizaines de membres du personnel doivent sortir de la station de métro Yser ou de la garde du Nord pour se rendre au travail. Ce n’est certainement pas votre cas au sein de la zone neutre ! Nous constatons que les priorités sont ailleurs et que la protection des travailleurs, qui exercent un métier d’aide et de secours à la population, vient en second plan.”
Le syndicat s’inquiète également du dispositif qui sera mis en place pour protéger les agents lors des fêtes de fin d’année. “Que comptez-vous mettre en place pour assurer la protection des agents lors des fêtes de fin d’année ? L’armée en soutien aux opérations de la sécurité civile ?”, indique le SLFP.
Les revendications et motivations du préavis
Le préavis de grève entre en vigueur dès sa réception par le gouvernement bruxellois et est accompagné d’un cahier de revendications “plus étoffé”.
Le syndicat pointe notamment:
L’augmentation de l’agressivité envers les secouristes : “Non seulement le nombre d’agressions envers nos agents ne cesse d’augmenter mais également leur gravité. De jet de pierre ou de feu d’artifice, nous sommes passé ce week-end, à une agression au couteau lors d’une intervention en ambulance. Un vol d’ambulance, lors d’une intervention à également été constaté. Sommes-nous encore en sécurité lors de nos missions d’aide et de secours ? (…) Le SLFP rappelle la localisation de la caserne principale des pompiers/pompières de Bruxelles et rappelle que de la gare du nord à la station Yser, c’est un univers hallucinant de déchéance humaine où semble régner l’impunité la plus totale.”
Réserve de recrutement : “Alors que suite à divers mouvements de grognes des agents du SIAMU à cause d’une augmentation de la charge de travail et du manque de personnel de garde, le Secrétaire d’Etat avait promis la constitution d’une nouvelle réserve de recrutement pour le mois de décembre 2023, force est de constater que cette réserve ne sera pas constituée. Les éventuelles nouvelles recrues ne rentreront en service opérationnel, qu’au mieux, en 2025.”
Obligation de formation en parfaite illégalité, chantage aux promotions et demande d’écartement de la Secrétaire d’Etat en charge du SIAMU : “Le cabinet de la Secrétaire en charge du SIAMU a décidé, au mois d’avril (donc en cours d’année) de rendre une formation obligatoire alors que certains agents avaient déjà leur quota d’heure de formation obligatoire.Après que le SLFP a fait remarquer que l’autorité n’avait pas le droit de rendre cette formation obligatoire, le Cabinet de la Secrétaire d’Etat s’est livré à un odieux chantage aux promotions en décidant de ne pas ouvrir les places de promotions au grade de lieutenant tant qu’une augmentation sensible d’inscriptions à cette formation n’était pas observée. C’est un chantage qui touche à la carrière des agents et qui risque de mettre un service opérationnel en difficulté alors que ce service est de plus en plus sollicité. ”
Infraction aux règles de concertation : Il y a quelques mois, nos autorités présentaient en grande pompe une échelle de 64 mètres à la grand-place de Bruxelles. Les pompiers/pompières de Bruxelles dispose de la plus haute échelle d’Europe, à 1.500.000€ mais elle est toujours immobilisée dans un garage faute d’un nombre suffisant d’agents formés à son utilisation. Lors de la dernière réunion relative à sa mise en service, aucun accord n’a été trouvé entre les partenaires sociaux et la direction relative à son utilisation. Et pour cause, ce dossier d’achat n’a pas respecté les règles depuis le début de la décision d’acheter ce genre d’équipement de travail. L’article II.7-3 du code du bien-être au travail dispose que le comité de prévention et de protection au travail émet un avis préalable sur le choix, l’achat, l’entretien et l’utilisation des équipements de travail et des EPI et EPC, ce qui n’a jamais été fait !
Avec Belga – Photo Belga (archives)
►Reportage de Michel Geyer, Nicolas Scheenaerts et Pierre Delmée