Les Engagés et le PTB fustigent le budget 2024 du gouvernement bruxellois : “Ce n’est qu’un tiers de l’effort promis”

Hier en fin de journée, le gouvernement bruxellois a finalement trouvé un accord sur son budget 2024, après plus d’une semaine de conclave budgétaire, parfois mouvementée. Si la majorité semble satisfaite, une partie de l’opposition grince des dents.

Le déficit de 2024 sera de l’ordre de 450 millions. Sven Gatz, le ministre bruxellois du Budget, l’a confirmé ce lundi matin dans Bonjour Bruxelles. 200 millions d’euros d’économies sont aussi prévus. “Ce n’est qu’un tiers de l’effort promis”, clament Les Engagés, dans l’opposition. “Le Gouvernement avait promis un retour à l’équilibre en 2024 avec un effort de 600 millions d’€. Examen raté donc, avec un maigre 3/10. Et la dette s’envole de 5,5 milliards en 2018 à 13 milliards en 2024. Le gouvernement actuel aura quasiment triplé la dette en une législature”, avance Christophe De Beukelaer, le président la section bruxellois de la formation politique.

Les Engagés pointe également un échec du gouvernement bruxellois concernant la stratégie Renolution. L’exécutif bruxellois prévoit aussi une augmentation des moyens disponibles pour les primes à l’énergie et à la rénovation. “Les Ministres compétents s’entêtent dans leur politique basée uniquement sur les primes, en les augmentant encore. Mais ça ne fonctionne pas ! Alors que nous devons atteindre 3% de rénovations pour atteindre la neutralité carbone, nous stagnons à 1%. Un échec retentissant qui aura pour impact de rater l’objectif premier de la réforme”, détaille le parti.

Du côté du PTB, aussi dans l’opposition, “le budget 2024 présenté par le gouvernement bruxellois ne contient aucune ambition politique. La majorité tente juste de maintenir les quelques projets qu’il leur reste sous la dent, comme la ligne de tram pour NOH et la poursuite du chantier métro 3″, déclare Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB à Bruxelles. “Ce budget 2024 est l’arbre qui cache la forêt : les partis de la majorité savent bien que les élections approchent, ils préparent l’austérité pour la future majorité”.

Le parti pointe encore l’indexation des tickets de la STIB. “Pour convaincre les navetteurs d’utiliser les transports publics, il faut des actes forts et une politique volontariste. Cela induit le maintien des tickets de la STIB à des tarifs démocratiques et, au minimum du minimum, de bloquer l’augmentation des prix. Indexer chaque année est une mesure antiécologique”, explique encore Françoise De Smedt.

Enfin, pour le MR, Bruxelles va droit dans le mur et chaque jour le gouvernement régional actuel y contribue.  “Avec une dette qui a plus que doublé en quelques années, je suis choqué par l’ampleur du travail qui reste à faire et qui est laissé à la prochaine législature”, explique David Leisterh, le président du MR bruxellois. “Le gouvernement Vervoort s’est fait plaisir pendant trop longtemps. Aujourd’hui, il réalise enfin le montant de la facture qu’il va envoyer à nos enfants. Les premiers efforts réalisés sont trop faibles et trop tardifs. En parallèle, il n’y a aucune réforme en profondeur des organes bruxellois et aucune simplification”.

Ma. Ar. – Photo : Belga

■ Informations d’Anaïs Corbin au micro du 12h30.