Insécurité à la gare du Midi : d’après l’Asbl Transit, “la répression, ça ne fait qu’aggraver la situation”
Alors que l’insécurité autour de la gare du Midi a été pointée du doigt cet été, plusieurs opérations ont été alors organisées par le fédéral afin de déloger les sans-abris et les consommateurs de drogue. Bruno Valkeneers, porte-parole de l’ASBL Transit, Bruno Valkeneers était l’invité du 12h30.
Au lendemain de la dernière opération de la police fédérale, en août, la gare du Midi avait un tout autre visage. L’ASBL, qui d’habitude travaille étroitement avec la police pour fournir des lieux d’hébergement aux personnes en ébriété, a été évincée. “On regrette ce manque de coordination, parce que si on veut avoir une approche plus globale, il faut de la concertation. C’est aussi pour qu’on puisse se préparer, réserver des chambres etc. On ne peut pas être que dans la répression”, explique Bruno Valkeneers.
S’il est difficile de recenser exactement le nombre de personnes sans-abris à Bruxelles, une augmentation de 19% a été tout de même observée en 2022 par rapport à 2020. “Ce chiffre, c’est sans compter sur les situations cachées, les gens dans des squats etc. Le problème de la répression, c’est qu’on va simplement bouger une population qui va se cacher. Cela rend notre travail de maraudes plus compliqué”, rajoute le porte-parole de Transit.
Nouveau dispositif
L’équipe de Transit, ça représente 5 binômes de travailleurs de rue, soit 6800 accompagnements par an. La Région a alors décidé de lancer un nouveau projet pour venir en aide aux personnes toxicomanes et en situation d’errance : Sub LINK. Quatre associations (Diogène, Lama, Samu Social et Transit) travaillent main dans la main, autour de 11 stations de métro (Ribaucourt, Yser, Porte de Namur). “On essaye d’aller à la rencontre des gens, de leur amener des soins. Cela crée un moment de partage et du lien social. Une fois que le lien social est établi, on peut les rediriger vers des structures d’hébergement ou de soins”, explique Bruno Valkeneers.
■ Interview de Bruno Valkeneers, au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez