Les recteurs des universités inquiets de la santé mentale des étudiants : “Nos services sociaux débordent!”

Même les différents chiffres publiés lors de la période Covid étaient meilleurs. 

Les recteurs des universités francophones tirent la sonnette d’alarme. Une nouvelle étude a mis le doigt sur un problème préoccupant : la santé mentale des étudiants. “Ils sont encore plus importants que pendant la crise sanitaire. Nos services sociaux débordent!”, explique Annemie Schaus, rectrice de l’ULB et actuelle présidente du Conseil des recteurs francophones (Cref).

Il y a deux ans, en pleine période covid et les confinements successifs, une étude avait démontré que 50% des étudiants présentaient des symptômes d’anxiété et que 55% des signes de dépression. Deux ans plus tard, l’état de santé des étudiants ne s’est pas amélioré malgré le retour à une vie normale.

Comment expliquer l’aggravation de ce genre de troubles mentaux ? “Il y a dix ans, ils ont été marqués par les attentats terroristes. Ensuite, il y a eu les manifs pour le climat qui sont restées vaines. Puis il y a eu le Covid, la guerre en Ukraine et maintenant tous ces feux de forêts. Pour les jeunes, c’est un véritable cocktail Molotov auquel il faut encore ajouter la montée de la précarité et la nécessité pour certains de travailler (à côté de leurs études)”, estime Annemie Schaus.

Pour Anne-Sophie Nyssen, rectrice de l’ULiège et professeur de psychologie, on assiste à un “effet retard”. “La crise du Covid a amplifié des problèmes qui étaient déjà existants et de nombreux étudiants ont décompensés complètement”, s’inquiète-t-elle.

Pour solutionner ce problème important, les recteurs appellent les pouvoirs publics à financer massivement la prise en charge des étudiants. Pendant le Covid, la Fédération Wallonie-Bruxelles avait débloqué des moyens pour assurer une assistance psychologique. “Ils ont permis d’améliorer les dispositifs d’aide, pas de corriger le déficit historique de prise en charge du mal-être mais pas de répondre à l’augmentation chronique des besoins” selon le Cref. Les recteurs souhaitent surtout une politique de prévention et un suivi à long terme pour donner les réponses adéquates aux étudiants.

Belga