Affaire des visas iraniens : le kern ne s’accorde pas pour tirer d’affaire Hadja Lahbib

Il appartient à la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, de convaincre lundi le parlement, a-t-on indiqué vendredi de sources concordantes à l’issue d’une réunion du gouvernement en comité restreint. Le “kern” n’a pas prévalidé une réponse qui permettrait à la ministre de se tirer d’affaire et à la Vivaldi de sortir de la crise.

Vendredi matin, le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, a fait savoir sur les ondes de la Première qu’il attendait une “discussion franche” entre les partenaires gouvernementaux à propos du sort de Mme Lahbib avant de reprendre les travaux sur la réforme fiscale. Durant la réunion du kern, il a effectivement mis le point sur la table, a-t-on expliqué, mais celui-ci a été reporté en fin de séance.

“Personne n’a voulu se plier à ce jeu et mélanger tous les dossiers. Le problème d’Hadja Lahbib se trouve au parlement, on ne va pas paralyser le gouvernement en attendant”, a-t-on souligné.  Mme Lahbib est attendue lundi à 14h en commission des Relations extérieures afin de répondre pour la troisième fois aux questions des députés sur la venue d’une délégation iranienne à Bruxelles du 12 au 15 juin à l’occasion d’un forum mondial des maires de grandes villes. Elle n’est pas “condamnée à l’avance”, a-t-on dit, mais elle a “son sort entre les mains” et c’est à elle de “convaincre” le parlement. La ministre “semble avoir compris ce qui est attendu”, a précisé une autre source.

“Une position qui est partagée”

Les déclarations de M. Clarinval en début de matinée et plus encore celles du président du MR, Georges-Louis Bouchez, n’ont pas calmé les esprits des autres membres du “kern”, disait-on encore. Jeudi, sur le plateau de la RTBF, M. Bouchez a insisté sur le fait que la venue de cette délégation avait reçu l’aval du cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo. “On est au-delà du soutien, on est dans une position qui est partagée. Ils ont une responsabilité commune en matière d’affaires étrangères”, a-t-il ajouté. Une façon de lier Mme Lahbib au chef du gouvernement qui n’aurait guère été appréciée.

Mercredi, en commission des Relations extérieures, M. De Croo, invoquant un exercice d'”introspection”, a reconnu que les choses “auraient dû se passer autrement” entre le gouvernement fédéral et le gouvernement bruxellois, dont le secrétaire d’Etat Pascal Smet co-organisait le forum. La ministre des Affaires étrangères n’a pas emprunté cette voie, au grand dam de nombreux parlementaires qui ont pointé du doigt aussi bien des contradictions dans ses déclarations – ce que nie l’intéressée – que des questions qui restaient sans réponse. Les socialistes et les écologistes estiment qu’en l’état actuel du dossier, ils ne peuvent accorder leur confiance à Mme Lahbib. Le CD&V attend quant à lui ‘”un signal clair” pour tourner la page.

Avec Belga – Photo : Belga