Schaerbeek : la réforme de la santé mentale au coeur d’une visite de Frank Vandenbroucke

Frank Vandenbroucke Ministre de la Santé - Belga Benoît Doppagne

Le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke, ainsi que la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides se sont rendus, lundi, à la maison médicale Jean Jaurès à Schaerbeek.

Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la réforme des soins psychologiques de première ligne, amorcée il y a plus de deux ans, et dont l’objectif est de renforcer le déploiement au niveau local des services de santé mentale.

Opérationnelle depuis 2022, la réforme vise à décloisonner l’offre psychologique de première ligne et à la rendre plus accessible aux citoyens, à travers 32 réseaux de soins répartis aux quatre coins du territoire.

VOIR AUSSI : Il faut améliorer l’accessibilité et la visibilité des métiers liés à la santé mentale, selon Caroline Depuydt

Depuis son déploiement, cette offre a déjà significativement augmenté. Ainsi, près de 180.000 personnes ont déjà pu profiter de cette nouvelle approche des soins psychologiques, selon des chiffres arrêtés au mois de mai 2023 et communiqués lundi par le cabinet du ministre de la Santé. Plus de 2.800 psychologues et orthopédagogues font partie de cette nouvelle culture de soins préventive, qui vise à se rapprocher des citoyens en les rencontrant dans un environnement qui leur familier, que ce soit dans un club de sport, au travail, à l’école ou encore dans un CPAS.

Le ministre Frank Vandenbroucke a souligné, auprès de l’agence Belga, l’importance de cette “pratique d’outreaching” dans le domaine de la santé mentale, qui vient combler une lacune, à savoir le manque de détection précoce dans les soins de première ligne jusqu’ici. “Les psychologues vont aujourd’hui là où les problèmes se manifestent. C’est la révolution qu’il nous fallait“, a fait valoir l’élu socialiste, rappelant au passage que le gouvernement fédéral investit plus de 330 millions d’euros par an dans la santé mentale.

VOIR AUSSI : La recherche en santé mentale souffre de son manque de financement

La détection, la prévention et l’intervention précoce permettent, selon le ministre, d’éviter l’évolution d’un problème psychique – comme des angoisses – vers des troubles chroniques et complexes et limitent donc la souffrance personnelle et les coûts sociaux.

Approbation sur le terrain

Véritable changement de paradigme, la réforme semble en tout cas rencontrer l’approbation des praticiens de terrain. Ainsi, une psychologue et une médecin présentes à la maison médicale schaebeekoise ont confirmé que la nouvelle organisation permettait de mieux collaborer au bénéfice du patient, tout en faisant “tomber les barrières dans l’accessibilité des soins psychologiques“. La nouvelle pratique permet également de soulager les médecins généralistes, alors que les consultations pour des problèmes mentaux sont chronophages.

Déjà considérée comme pionnière en matière de santé mentale, la Belgique placera les soins psychologiques au coeur des préoccupations lors de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne en 2024. “Une telle visite nous permet d’aborder la santé mentale dans le cadre d’une approche holistique de la santé, alors que (la crise sanitaire liée à la pandémie de) coronavirus a fait de la santé mentale une priorité“, a souligné la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides. “En tant que décideurs politiques, c’est important de se rendre sur le terrain. Cela permet de se rendre compte des meilleures pratiques“, a ajouté celle qui est psychologue de formation.

LIRE AUSSI : Anxiété, dépression : après la pandémie, les Belges restent confrontés à des problèmes de santé mentale

La réforme permet aux citoyens, grâce à l’intervention de l’assurance obligatoire, de bénéficier d’un accès rapide et abordable à des soins psychologiques de qualité, avec un coût oscillant entre 2,50 euros et 11 euros.

Belga – Photo : Belga / Benoit Doppagne