Anxiété, dépression : après la pandémie, les Belges restent confrontés à des problèmes de santé mentale

Rapport sur la Santé Mentale Covid - Photo : Pexels

L’étude BELHEALTH, menée par Sciensano, a rendu ses premières conclusions.

Crise sanitaire, hausse des prix de l’énergie, changement climatique : autant de sujets au coeur de l’actualité, et qui ont tendance à avoir un impact négatif sur le santé mentale des Belges. Ce sont les conclusions d’une grande étude, menée par l’Institut de Santé publique Sciensano, et dont le premier bulletin vient d’être publié. Ainsi, les chercheurs estiment qu’une grande partie de la population est encore confrontée à des problèmes de santé mentale.

Ainsi, l’étude montre que 19% des adultes présentent des symptômes d’anxiété, et 17% de dépression. “Ces chiffres sont moins élevés que lors des périodes de confinement (respectivement 23% et 22% en décembre 2020, 24% et 21% en décembre 2021) mais restent nettement supérieurs à ceux de 2018 (11% et 9%), notent les chercheurs de Sciensano. Selon leurs conclusions, les Belges les plus susceptibles de développer ces symptômes sont les jeunes adultes (18-29 ans), les personnes ayant tout au plus un diplôme de l’enseignement secondaire, celles vivant seules et les citoyens sans emploi rémunéré ou invalides. De même, les femmes sont, selon l’étude, plus susceptibles de présenter des symptômes.

Ce qui nous préoccupe

Cette anxiété et ces symptômes dépressifs font suite à une série de préoccupations importantes pour les Belges, conclut l’étude. Ainsi, en interrogeant les différents participants, les experts de Sciensano voient une concentration des préoccupations sur la hausse des prix de l’énergie (70%) et la guerre en Ukraine (56%).Les jeunes adultes se disent aussi fortement préoccupés par le changement climatique (50%) et leur situation financière (41%).

Nous avons observé un lien clair entre le niveau d’inquiétude et la santé mentale : les personnes les plus inquiètes dans l’ensemble étaient plus susceptibles de présenter des symptômes d’anxiété et de dépression que ceux qui s’inquiétaient le moins“, commente Sciensano.


Certains répondants se disent aussi insatisfaits de leur vie (18%), ce qui est moins que durant le Covid (51% en décembre 2021) mais plus qu’en 2018 (9%).

Poursuivre une étude démarrée durant le Covid

L’étude avait débuté au cours de la pandémie (l’Enquête de Santé COVID-19), et “nous poursuivons maintenant cette tradition avec cette nouvelle étude, la “cohorte Belge Santé et Bien-être BELHEALTH”. Cela permettra d’évaluer régulièrement la santé et le bien-être d’un groupe fixe de participants au cours des prochaines années“, explique Sciensano.

Ce premier volet a été publié en janvier dernier, et rendu public il y a quelques jours. L’enquête a été réalisée entre la fin septembre et la mi-octobre 2022, et se réitérera tous les trois mois. Plus de 7.000 personnes ont participé à cette première vague de l’étude. “Les résultats de cette étude serviront à conseiller les autorités gouvernementales sur l’évolution des besoins de la population en matière de santé et de bien-être“, en précisent aussi les auteurs.

 

ArBr – Photo : Pexels (illustration)