La recherche en santé mentale souffre de son manque de financement

Depuis la pandémie de coronavirus, la santé mentale intéresse de plus en plus. Pourtant, en ce qui concerne le financement de la recherche, la situation stagne. Pour en parler, Olivier Luminet, psychologue de la santé à l’UCLouvain, était l’invité du 12h30.

La santé mentale n’a pas toujours été au-devant de la scène durant la pandémie de Covid-19. Il aura fallu plusieurs mois pour constater l’effet des différents confinements sur celle-ci. Si, maintenant, cette dernière est au cœur de certaines préoccupations, sa recherche reste pratiquement inexistante. La cause ? Un manque de financement de la part des pouvoirs publics.

Le Conseil supérieur de la santé tire, de ce fait, la sonnette d’alarme et demande au gouvernement de refinancer la recherche en santé mentale. En effet, selon Olivier Luminet, psychologue de la santé à l’UCLouvain et invité sur le plateau du 12h30, il existe un véritable paradoxe. Si, d’un côté, les problèmes en santé mentale sont les principaux facteurs expliquant l’absentéisme au travail, de l’autre, la recherche est au point mort. “Si c’est tellement important, pourquoi les pouvoirs publics ne se rendent pas compte de la nécessité d’investir dans cette question ?”, se demande Olivier Luminet.

Un autre constat, établi par le psychologue, touche les jeunes adultes. Leur besoin de sociabilité a été fortement impacté par le confinement. Ils sont nombreux à être en décrochage scolaire. “Les 3/4 des étudiants inscrits en juillet ne présentent pas l’examen au mois d’août“, explique Olivier Luminet.

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Le manque de financement pourrait s’expliquer par plusieurs raisons. Tout d’abord, il est difficile d’objectiver clairement les problèmes qui sont liés à la santé mentale. Ensuite, ce type de recherche est plus abstrait que la recherche médicale. Enfin, il serait également difficile de se projeter sur le long terme. La santé mentale peut se dégrader progressivement, au fil des années, de manière moins explicite que la santé physique.

■ Olivier Luminet, psychologue de la santé à l’UCLouvain, par Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez 

 

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30 août 2022 - 14h13
Modifié le 30 août 2022 - 14h13