Le nouveau Conseil des Musulmans se veut plus transparent dans sa gestion
L’exécutif musulman n’est plus. Désormais, les musulmans de Belgique seront représentés par un organe temporaire : le Conseil des Musulmans. Il vient d’être chargé de la gestion courante du culte musulman.
Ce conseil supervisera les dossiers de reconnaissance des mosquées, de la nomination des imams, des enseignants ou des aumôniers, du budget, mais aussi de la mise en place d’un organe définitif chargé de représenter l’ensemble des musulmans de Belgique.
Cela fait trois ans que l’Exécutif des musulmans de Belgique est soupçonné d’ingérence étrangère, de manque de représentativité ou de transparence, notamment par le ministre en charge des Cultes, Vincent Van Quickenborne. En septembre 2022, il retirait la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans en tant que représentant du culte. Depuis, l’exécutif était uniquement en charge des affaires courantes.
Une fois que ce Conseil sera constitué d’ici à quelques jours, il se donne deux ans pour créer un nouvel organe efficace et transparent. Les prochaines semaines seront consacrées à la rencontre de l’administration et à la préparation des consultations. “Nous essaierons de trouver la formule soutenue par le plus large nombre de parties prenantes dans les communautés musulmanes. Nous lancerons les invitations à toutes les fédérations, unions de mosquées et autres organisations pour présenter la façon dont on veut avancer, finaliser la méthodologie qui va mener au développement de cette solution” indique le secrétaire du Conseil des musulmans, Michael Privot. “Nous sommes tous gestionnaires dans notre vie professionnels au sein du conseil, donc on sait gérer du personnel et des projets. On veut rétablir la confiance des communautés musulmanes dans l’institution chargée de représenter leur culte, ce qui passe par la transparence et la bonne gouvernance.“
Une fois le processus de refondation terminée, le conseil sera dissous et ses quatre membres ne pourront pas se représenter.
Pour l’Exécutif des musulmans de Belgique, le nouvel arrêté royal a été pris au mépris du principe de séparation de la Mosquée et de l’État, de la liberté de culte et de son autonomie.
■ Interview de Michael Privot, islamologue et secrétaire du Conseil des musulmans
Anaïs Corbin avec Belga