Covid-19 : “Il faut revenir sur l’évaluation de cette gestion de crise”, selon Anne-Emmanuelle Bourgaux
Anne-Emmanuelle Bourgaux, professeure de droit constitutionnel à l’ULB et à l’UMons, était invitée dans Bonjour Bruxelles. Elle revenait sur la gestion de la crise sanitaire.
“Covid-19, la démocratie confinée” est un livre écrit par Anne-Emmanuelle Bourgaux. Cette professeure de l’ULB et de l’UMons y développe les dérapages concernant la prise de décision pendant la crise de Covid-19. Elle revient donc sur ces deux années de gestion particulière.
“On a fait un régime d’exception. Et qui dit régime d’exception dit liberté prise avec le texte constitutionnel“, indique-t-elle au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles. Selon elle, il est important de prendre du recul par rapport aux excès effectués à l’époque, afin de ne plus les reproduire. “Il faut revenir sur l’évaluation de cette gestion de crise“, poursuit-elle, car “on est dans un environnement qui est fait de crises” et qu’il y a un risque que le processus effectué durant le Covid-19 soit repris, alors “qu’il y a moyen de faire beaucoup mieux“.
Pour Anne-Emmanuelle Bourgaux, il ne faut pas uniquement être “pour” ou “contre” les décisions prises durant la pandémie, mais plutôt admettre qu’il fallait agir. Cependant, elle souligne que deux années d’actes pris exclusivement par l’exécutif, c’est bien trop long. Le gouvernement a voulu être trop efficace, mais, selon la professeure, les arrêtés ministériels et royaux se succédaient tellement qu’il était impossible pour les citoyens de suivre correctement toutes les mesures.
Anne-Emmanuelle Bourgaux indique également que certaines mesures étaient “d’une complexité inouïe” et qu’elles “empêchaient la transparence” du gouvernement.
■ Anne-Emmanuelle Bourgaux, professeure de droit constitutionnel, par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles