Covid-19, trois ans après : sommes-nous prêts en cas de nouvelle pandémie ?

Il y a trois ans, la Belgique entrait en confinement suite à la première vague de Covid-19. Aujourd’hui, le virus a disparu de nos quotidiens, mais avons-nous tiré toutes les leçons de cet épisode ? Si une nouvelle pandémie venait à se déclarer, serions-nous mieux préparés ?

L’épidémiologiste Marius Gilbert (ULB) et l’infectiologue Nathan Clumeck (CHU Saint-Pierre) étaient invités dans l’émission + d’Actu ce mardi sur BX1 pour faire le point. Parmi les sujets abordés : la fermeture de certains établissements qui avait fortement impacté plusieurs secteurs.

Pour éviter pareille situation, un plan ventilation a été mis en place. Dès 2024, l’installation d’un appareil de mesure de détection du CO2 dans tous les lieux publics sera obligatoire. “C’est une bonne chose“, commente Nathan Clumeck. “Nous avons un plan pour la qualité de la nourriture, la qualité de l’eau, la prévention incendie… Aujourd’hui, il y a une dimension supplémentaire qui est la transmission par voie aérienne. Cela ne touche pas uniquement les virus, mais également les polluants dans les bâtiments, par exemple. Je pense que ce plan ventilation est un progrès essentiel en termes de santé publique.”

Reste la question du financement pour mettre sur pied un tel plan. “Il ne suffit pas d’avoir une loi. Il faut encore arriver à l’appliquer et donner les moyens de l’appliquer“, ajoute Nathan Clumeck.

“L’objectif majeur est d’éviter les fermetures massives”

Ce type d’appareil permettrait-il d’éviter des fermetures d’établissements comme lors des premières vagues du Covid-19 ? Pas sûr, selon Marius Gilbert. “Tout dépend des caractéristiques de cette pandémie. Si on se retrouve avec exactement les mêmes caractéristiques qu’à l’époque, il y a certains lieux qui, même avec la ventilation, pourraient rester problématiques“, prévient-il. “L’objectif final est de ne plus devoir recourir à des fermetures massives comme on a eu. Il faut que nous soyons prêts à réagir plus vite. Que nous ayons une chaîne à la fois de prévention et d’intervention qui permettent d’éviter d’utiliser des mesures de dernier recours et qui ont un impact socio-économique majeur.”

Lors de cet échange, les deux spécialistes ont également évoqué les leçons à tirer de cet épisode, ainsi que la situation actuelle dans les hôpitaux.

Retrouvez ici l’échange dans son intégralité

Une interview de Marius Gilbert et Nathan Clumeck au micro de Fabrice Grosfilley