Deux primes bruxelloises citées en exemple pour une transition de mobilité plus juste

Clean Cities, une coalition d’ONG prônant une mobilité sans émissions dans les villes européennes d’ici 2030, a listé, dans un nouveau rapport paru mercredi, cinq mesures rapides et accessibles pour rendre la mobilité de demain moins polluante. Parmi ces conseils à destination du monde politique, l’organisme cite deux primes bruxelloises pour échanger ou abandonner sa voiture.

Pour cette analyse, Clean Cities a passé en revue plus de 200 études de cas menées dans différentes villes européennes afin d’identifier les meilleures pratiques (en fonction de la rapidité avec laquelle elles peuvent être adoptées, du fait qu’elles ne pénalisent pas des citoyens déjà vulnérables et du rapport coût-efficacité). Des mesures qui existent donc déjà et peuvent être développées ailleurs, souligne la campagne européenne.

Il en ressort cinq dispositions principales permettant de s’attaquer au problème sanitaire posé par la pollution de l’air tout en contribuant à une transition de mobilité “plus juste”.

La première a trait aux primes à la conversion. Outre Londres, Paris, Barcelone ou encore Berlin, le rapport relève les primes LEZ (pour “zones de basses émissions”) et Bruxell’air accordées par la Région de Bruxelles-Capitale. Les indépendants et PME actives à Bruxelles peuvent en effet bénéficier d’une aide allant jusqu’à 15.000 euros en cas d’achat ou de leasing d’un nouvel utilitaire pour remplacer un véhicule ne pouvant plus circuler dans la capitale. La prime LEZ peut également couvrir l’achat et l’installation d’une borne de recharge. La prime Bruxell’Air s’adresse, elle, aux particuliers. En échange de la radiation de leur plaque d’immatriculation, les Bruxellois et Bruxelloises peuvent profiter d’alternatives de mobilité parmi la Stib, un budget vélo, le système de voitures partagées Cambio, etc.

Les autres mesures recommandées sont la mise en place d’une politique de réduction des coûts pour l’achat d’un vélo, de tarifs réduits pour les transports publics, l’implantation de pôles multimodaux (des lieux accessibles à vélo, grâce à des véhicules partagés en accès libre, etc.) dans les zones moins connectées, et la mise en place d’un leasing social pour les voitures électriques.

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Clean Cities précise toutefois que l’efficacité de certaines solutions dépend tout de même de facteurs complémentaires. Ainsi, réduire le prix d’un billet de bus ou de train doit aller de pair avec un service de qualité, une fréquence élevée et des connexions rapides entre les différents transports en commun pour constituer une alternative attrayante. “Les coûts de l’inaction en matière de pollution atmosphérique sont bien plus importants que ceux associés à la mise en œuvre des mesures qui faciliteront la transition de mobilité“, souligne la directrice de la campagne européenne Clean Citiens, Barbara Stoll.

La pollution aux particules fines a ainsi provoqué 238.000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2020, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié en novembre dernier. Les villes, de par leur densité de population plus élevée, sont particulièrement concernées par cette problématique.

Belga – Photo : Belga

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01 mars 2023 - 15h19
Modifié le 06 mars 2023 - 12h56