Le nombre de rénovations n’augmente pas significativement malgré les incitants actuels
Les Belges sont toujours peu enclins à rénover leur logement : c’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’économiste Johan Albrecht de l’UGent et révélée par De Tijd, L’Écho et De Morgen.
L’économiste environnemental Johan Albrecht (UGent) a analysé les chiffres de Statbel, l’office fédéral des statistiques, concernant les permis de rénovation des biens immobiliers en Belgique. Ces chiffres, dévoilés ce mardi dans les journaux De Tijd, L’Écho et De Morgen, montrent que durant les 10 premiers mois de 2022, 26 781 travaux de rénovation ont fait l’objet d’un permis en Belgique, soit un nombre légèrement inférieur aux dix premiers mois de 2021.
Ces permis octroyés ne concernent que des travaux d’isolation d’envergure, et non pas les isolations partielles, comme l’isolation du toit, par exemple.
Une baisse des rénovations entre 2010 et 2018
Mais les prévisions estimaient plutôt une hausse des permis en 2022 vu le rendement de ces investissements sur les prix de l’énergie et les primes désormais en place dans toutes les Régions. Johan Albrecht rapporte d’ailleurs que les prix du gaz et de l’électricité avaient augmenté dès 2021, avant la guerre en Ukraine, et auraient pu pousser les Belges à mener rapidement des travaux de rénovation. Pourtant, les demandes de permis de rénovation n’ont pas augmenté de manière significative, note-t-il.
Avant cela, le nombre de rénovations a même baissé entre 2010 et 2018 avant de légèrement remonter en 2021.
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Johan Albrecht explique cette réticence possible au fait qu’une partie des propriétaires manque de moyens, alors que les coûts ont fortement augmenté, encore plus depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Les propriétaires sont par ailleurs moins enclins à rénover des biens loués. Alors que d’autres se disent trop vieux pour lancer de grands travaux de transformation.
À Bruxelles, de nombreux propriétaires ont les moyens
Dans une précédente étude menée pour Agoria, Johan Albrecht ajoutait encore que les aides actuels à la rénovation ou les prêts sans intérêt ne sont pas suffisants pour pousser à la rénovation. Dans cette étude, il confirmait que 60% des propriétaires actuels en Région bruxelloise ont pourtant les capacités de réaliser des travaux de rénovation pour passer au PEB A, le meilleur niveau de performance énergétique du bâtiment.
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Pourtant, la Région bruxelloise garde comme objectif que son bâti devienne beaucoup moins énergivore d’ici 2050. Avec un premier palier pour que tous les logements avec un PEB F ou G disparaissent en 2033.
La Région a lancé le projet Renolution, avec des primes et des crédits à la construction ou à la rénovation, pour inciter les Bruxellois à rénover leur habitation. Mais les coûts sont là… Le Fonds du Logement, qui propose des crédits à moindre taux, a dû augmenter ses taux de crédit hypothécaire à 1,5 et 2,5% depuis ce lundi pour faire face à la hausse des crédits hypothécaires sur le marché bancaire.
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Bref, c’est un casse-tête pour les propriétaires, mais aussi pour les autorités politiques face à cette nécessité de rénover le bâti.
■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.
Photo : illustration Belga/Herwig Vergult