1% des plus riches détiennent le quart de toutes les richesses en Belgique, selon Oxfam
Une étude d’Oxfam démontre que l’écart entre l’extrême richesse et l’extrême pauvreté se creuse de plus en plus. En Belgique, 1% des plus riches possèdent plus que 70% de la population.
1% des plus riches en Belgique possèdent près d’un quart de toutes les richesses du pays. C’est ce que révèle un rapport d’Oxfam ce lundi, à l’occasion du Forum Économique Mondial (FEM) de Davos, en Suisse.
L’étude révèle que, pour la première fois en 25 ans, l‘extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément. Dans le monde, les plus riches ont également capté près des deux tiers de l’ensemble des nouvelles richesses créées depuis 2020, soit 26.000 milliards sur un total de 42.000 milliards.
Le calcul de l’organisation montre que la fortune des milliardaires a augmenté de 2,7 milliards de dollars par jour. Parallèlement, 1,7 milliard de travailleurs vivent dans des pays où l’inflation dépasse la hausse des salaires et que plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim.
“Alors que le pouvoir d’achat de l’immense majorité de la population mondiale est en baisse, la concentration des richesses aux mains des super-riches atteint des niveaux inégalés” analyse Julien Desiderio, chargé de plaidoyer en justice fiscale pour Oxfam Belgique.
L’année dernière était particulièrement bénéfique pour les plus riches, grâce aux profits dans l’alimentation et l’énergie. Ces deux secteurs ont réalisé 306 milliards de dollars de bénéfices, dont 84% ont été reversés aux actionnaires.
L’ONG invite à agir
Face à ces chiffres, Oxfam estime qu’une imposition des plus riches et des grandes entreprises est “la seule option logique” afin de compenser les multiples crises actuelles.
“Il est temps de déconstruire le mythe selon lequel les réductions d’impôts accordées aux plus riches ont pour effet de faire profiter tout le monde de leur richesse. Les quarante dernières années de réductions d’impôts pour les super-riches n’ont sorti personne de la pauvreté.“, ajoute Julien Desiderio.
Oxfam milite ainsi pour une “augmentation systémique et de grande ampleur” de la fiscalité sur les personnes les plus fortunées afin de récupérer les gains réalisés lors des crises sanitaires et énergétiques.
L’organisation invite également le gouvernement belge à instaurer un impôt unique de solidarité sur la fortune et à étendre le champ d’application des impôts sur les bénéfices exceptionnels. Elle propose en outre de taxer le patrimoine des 1% les plus riches à des taux progressifs afin de redistribuer les ressources pour financer la relance, la transition écologique et les services publics.
■ Interview de Julien Desiderio, expert en justice fiscale chez Oxfam, par Camille Paillaud dans Le 12h30.
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