Ambassade des Etats-Unis à Etterbeek : aucune demande de permis n’a été déposée

L’annonce de la vente du Cours Saint-Michel, situé à Etterbeek, au gouvernement américain suscite bien moins d’enthousiasme du côté de la commune que de la Région bruxelloise, si l’on en croit le bourgmestre Vincent De Wolf (MR), interrogé jeudi par l’agence Belga.

Celui-ci entend qu’un certain nombre de garanties formelles soient apportées notamment pour la qualité de vie des riverains et pour compenser la perte de revenus fiscaux à laquelle la commune sera exposée.  Les sociétés immobilières Immobel et Besix Red ont annoncé mercredi la vente de la société CSM Properties SA, qui possède le site du Cours Saint-Michel à Etterbeek, au gouvernement des Etats-Unis. “Ce projet stratégiquement situé permettra à l’ambassade des Etats-Unis auprès du royaume de Belgique et à la mission des Etats-Unis auprès de l’Union européenne de consolider leurs représentations diplomatiques à Bruxelles dans un lieu de travail sûr, sécurisé, durable et moderne“, ont souligné les vendeurs dans un communiqué.

►LIRE AUSSI // L’ambassade des États-Unis s’installera bien dans l’ancien siège d’ING, à Etterbeek

La commune a envoyé un courrier à l’Ambassadeur des Etats-Unis

Je n’ai pas découvert cela avec plaisir. Il faut que tous les acteurs institutionnels concernés soient dûment informés du projet. Ici, on met clairement la charrue avant les boeufs. Aucune demande de permis d’urbanisme n’a été déposée”, a réagi le bourgmestre d’Etterbeek.  Pour celui-ci, cette acquisition n’est donc “en aucun cas synonyme d’accord sur le projet global“. Vincent De Wolf a ajouté qu’au cours de l’été dernier, il avait refusé de répondre positivement à une sollicitation d’envoi d’avis positif conjoint du gouvernement bruxellois à l’Ambassadeur des Etats-Unis, concernant la future implantation de l’ambassade sur le site.  Il invoque des motifs légaux: le collège des bourgmestre et échevins ne se prononcera qu’après le respect des procédures légales, qui impliquent une consultation préalable des riverains concernés par le projet après le dépôt d’une demande formelle de permis.

La commune a envoyé, seule, un courrier à l’Ambassadeur des Etats-Unis dans lequel le bourgmestre a signifié qu’en l’état actuel du dossier, il n’était pas possible pour le collège des bourgmestre et échevins de se prononcer favorablement à l’arrivée de l’Ambassade. Par ce courrier, Etterbeek posait ses conditions: protéger la qualité de vie du quartier,  associer les habitants en toute transparence et compenser la perte économique.

Réponse de l’ambassade américaine

De son coté, Timothy Richardson Chargé d’Affaires pour l’ambassade américaine se veut rassurant « Il y a de nombreuses étapes entre aujourd’hui et l’éventuelle ouverture de ces deux missions, nous sommes impatients de travailler avec nos experts en conception et planification à Washington, nos partenaires ici en Belgique et la communauté d’Etterbeek pour créer un espace qui répondra à nos besoins. Ce sera un atout pour le quartier ».

■ Un reportage de Marie-Noëlle Dinant, Yannik Vangansbeek et Pierre Delmée

Belga