Vers une limitation des enseignes lumineuses la nuit à Bruxelles ? Une proposition est sur la table
Le ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo), a été interrogé ce mercredi en Commission Environnement du Parlement bruxellois par le député Jonathan de Patoul (Défi) au sujet des enseignes lumineuses en Région bruxelloise.
“Il s’agit peut-être d’une réalité à laquelle nous nous sommes tragiquement habitués, mais notre ville-région a cette fâcheuse tendance d’allumer quantité de lumières superflues une fois le jour tombé. En effet, si on comprend aisément pourquoi l’éclairage public est souvent utile et parfois nécessaire, d’autres sources de lumière telles que les enseignes publicitaires lumineuses causent leur lot de problèmes que nous avons trop souvent tendance à ignorer ou à ne pas voir“, dénonce le député.
Jonathan de Patoul pointe notamment une consommation énergétique souvent inutile, la perturbation du sommeil des riverains et des conséquences très néfastes sur les animaux, alors que la commission délibérative mixte sur la biodiversité a récemment recommandé de réduire la pollution lumineuse des affiches et des panneaux publicitaires.
Une proposition sur la table
En ces temps de crise énergétique, le député s’interroge sur les mesures mises en place par la Région pour faire face à ces problématiques. Alain Maron a d’abord tenu à rappeler les nouveaux cadres législatifs récemment adoptés, tant au niveau européen qu’au niveau régional, dont les mesures visant l’exemplarité des pouvoirs publics.
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Le ministre ajoute qu’une proposition est actuellement sur la table du gouvernement afin de limiter les enseignes lumineuses. “Suite à la consultation de Brupartners, j’ai proposé au gouvernement une plage d’extinction des enseignes lumineuses ainsi que de l’éclairage intérieur des bureaux et commerces, de 23h00 à 6h00 du matin. Les enseignes lumineuses des établissements qui seront ouverts au-delà de 23h00 seront maintenues pour leur garantir une visibilité à l’égard de leurs clients pendant les heures d’ouverture. Les bourgmestres chargés de la sécurité pourront déroger à cette mesure pour certaines parties du territoire communal s’il devait s’avérer que les extinctions des enseignes lumineuses contribuent à mettre en péril la sécurité.”
Le texte suit son parcours législatif. Le gouvernement peut actuellement prendre ce type de mesures en cas exceptions prévues lors de crise énergétique, mais sa mise en oeuvre concrète n’est pas encore effective.
Les magasins ont pris les devants, mais craignent une obligation
La fédération sectorielle Comeos avait déjà elle-même décidé d’adopter des mesures d’économie d’énergie pour faire face à la crise énergétique et aux prix élevés de l’électricité et du gaz. Ses membres se sont engagés depuis le 1er octobre à éteindre, une heure après la fermeture des magasins, les publicités lumineuses et les lumières des vitrines et des parkings, de maintenir leurs portes de magasins fermés et de limiter le chauffage à 19 degrés. Néanmoins, la fédération n’est pas pour une obligation généralisée.
“La plupart des commerçants ont bien compris l’importance de ces mesures“, assure Rodolphe Van Nuffel, responsable de Comeos Bruxelles. “Lorsqu’ils ne les appliquent pas, c’est soit pour des raisons financières, soit pour des raisons sécuritaires. Chaque commerçant a sa réalité, c’est pourquoi nous pensons qu’une obligation généralisée n’est pas une bonne idée. Même si le texte prévoit des exceptions pour raisons sécuritaires, cela demandera des démarches de la part des commerçants qui n’ont pas forcément le temps“, ajoute-t-il.
Pour rappel concernant l’éclairage public communal au sens strict – qui regroupe l’essentiel des voiries – les bourgmestres ont décidé de revenir sur la mesure d’extinction avancée de l’éclairage le matin pour des raisons de sécurité.
V.d.T. – Photo : Belga