Crise énergétique : l’opposition de la FWB juge insuffisante l’aide de 150 millions
L’opposition en Fédération Wallonie-Bruxelles a dénoncé lundi la maigreur des moyens financiers extraordinaires dégagés vendredi par le gouvernement pour aider ses différents secteurs (écoles, crèches, opérateurs culturels et sportifs) à faire face à la hausse des prix de l’énergie.
► Voir aussi : La Fédération Wallonie-Bruxelles trouve un accord pour son budget 2023
Lors d’un premier débat sur l’épure mené lundi en commission du Parlement, la cheffe de groupe PTB, Alice Bernard, a jugé insuffisants les 150 millions d’euros prévus pour l’ensemble des secteurs, alors que le secrétariat de l’enseignement catholique (SeGEC) a évalué son propre surcoût énergétique à 60 millions d’euros, et le réseau d’enseignement officiel WBE à quelque 140 millions, a rappelé l’élue marxiste. “On ne va pas y arriver avec ce que vous avez mis sur la table! Rien que pour l’école, il faudrait 200 millions d’euros en plus!”, a-t-elle fustigé.
Au nom des Engagés, André Antoine a lui aussi jugé les sommes dégagées insuffisantes. L’ancien ministre a comparé l’aide promise au célèbre pont d’Avignon, qui part d’une rive mais s’arrête au milieu du Rhône. “Ici, vous faites la même chose: vous faites une partie du chemin, mais on n’atteindra pas l’autre rive”.
André Antoine conteste également le déficit de 977 millions d’euros annoncé par le gouvernement, estimant qu’il atteindra en réalité 1,5 milliard d’euros, ce qui conduit la FWB sur le chemin d’un “endettement dangereux”.
Dans l’opposition également, Michael Vossaert (DéFI) s’est aussi dit inquiet de l’évolution budgétaire de l’entité.
La réaction du ministre du Budget
Face à ces critiques, le ministre du Budget Frédéric Daerden (PS) a répliqué qu’il était difficile de savoir à l’heure actuelle si les 150 millions promis seraient suffisants pour couvrir les besoins énergétiques des différents opérateurs de la FWB. “Qui peut dire ce que sera le climat cet hiver? Personne ne peut le dire à ce stade”, a-t-il rétorqué, sans exclure une éventuelle rallonge dans le courant 2023 en fonction des besoins de terrain.
Quant à l’évolution de l’endettement, Daerden a une nouvelle fois reconnu lundi que la politique actuelle (un milliard de déficit chaque année, ndlr) n’était pas soutenable sur la durée. “A terme, si on ne change rien, il est clair que notre Fédération Wallonie-Bruxelles va avoir un problème”, a ajouté le ministre, qui situe ce moment critique à l’horizon 2030. Il a toutefois estimé que c’est à la prochaine majorité – celle qui sortira des urnes en 2024 – qu’il appartiendra de remettre la FWB sur une trajectoire d’endettement plus soutenable.
Belga