Experts et passe, l’édito de Jean-Jacques Deleeuw

Pouvoir d’achat en berne, inflation en hausse… Que fait la Vivaldi ? Elle fait appel à une brochette d’experts économiques du pays. Un savant dosage de courants politiques, philosophiques, académiques ou même de genre.

Aux commandes, Pierre Wunsch, le patron de la banque nationale, flanqué entre autres d’un ancien vice-gouverneur, un président de CPAS, un professeur émérite, etc.  « The best in town »

Ces huit sages ont été chargés de dresser la liste des mesures à prendre à court et à moyen terme pour sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens et donc des entreprises en période d’inflation, de coût de l’énergie et de crise ukrainienne. Ce clan des 8 a accouché d’un rapport d’une cinquantaine de pages présenté hier soir au gouvernement en comité restreint, en Kern.

Balayons d’abord sur ce qu’il n’y a pas : exit la solution démago du “l’état coute trop cher et y a trop d’impôts” ou l’autre solution démago “y a qu’à taxer les riches” avec un impôt sur la fortune impossible à mettre en place. Ceci dit, on parle de néanmoins de réformette fiscale et de canaliser les bénéfices exceptionnels vers le renouvelable.

Les solutions praticables sont de deux ordres : les quick wins – faciles à mettre en place et très efficaces – baisser de 10km/h la vitesse sur autoroute ou baisser le chauffage dans les bâtiments.

Il y a aussi les solutions qui recueillent l’assentiment de tous : prolonger les aides consacrées aux bas revenus, revoir l’index pour qu’il prenne en compte la réalité du prix de l’énergie ou Indexer les barèmes fiscaux qui ne bougent pas quand l’indexation, elle, fait monter les revenus….

Il y a aussi des solutions simples, mais qui nécessiteraient une âpre discussion politique, par exemple limiter les cartes essence aux déplacements professionnels. Les libéraux ont déjà signifié leur opposition à cette solution. Les partis flamands n’en pensent pas moins.

À côté de cette liste de mesures, il y a aussi le constat que notre système d’indexation des salaires permet de résister globalement à la crise, mais n’a pas permis d’empêcher de creuser encore davantage les écarts entre les plus riches et le plus démunis. Il est donc urgent d’agir. C’est pour cela que le gouvernement a décidé de ne rien décider… et de remettre à la rentrée toute décision en rapport avec les recommandations des experts. On en parlera à l’occasion du budget 23.

■ Un édito de Jean-Jacques Deleeuw dans +d’Actu.