Deux leaders d’extrême-droite stoppés à Saint-Josse : plusieurs communes bruxelloises ont interdit leur venue

La commune de Molenbeek a fait publier une ordonnance de police visant à interdire la visite des leaders belge et néerlandais d’extrême-droite Filip Dewinter et Geert Wilders. Anderlecht, Saint-Josse et Schaerbeek en ont fait de même.

La visite du député flamand Filip Dewinter (Vlaams Belang) et de Geert Wilders, élu aux Pays-Bas et fondateur du Parti pour la liberté (PVV), était annoncée pour ce vendredi sur le territoire de la commune de Molenbeek.

“L’événement et le rassemblement prévus ce 13 mai par Messiers Filip Dewinter et Geert Wilders est interdit sur le territoire de Molenbeek-Saint-Jean. Tout rassemblement de personnes dans le cadre de cette démarche, participants, organisateurs ou opposants est interdit sur le territoire de la commune…”, indique cette ordonnance.

Catherine Moureaux (PS) justifie cette décision notamment par le résultat de l’analyse de risque transmise à la bourgmestre par l’Organe de Coordination pour l’analyse de la Menace (OCAM), par le risque de “trouble grave à l’ordre public” sur le territoire de la commune, et par le fait que “l’organisation de l’événement risque de porter gravement atteinte à la paix publique par son caractère ostensiblement provocateur, injurieux et discriminatoire envers les habitants de la commune de Molenbeek-Saint-Jean”.

Notre article du 3 novembre 2017 | Filip Dewinter stoppé par le chef de la police à Molenbeek

Anderlecht, Saint-Josse et Schaerbeek s’alignent

La mobilisation ayant été interdite à Molenbeek, les deux hommes ont laissé entendre qu’ils se rendraient dès lors dans une autre commune bruxelloise.

“Face à cette menace grave pour l’ordre public, j’ai signé ce matin à la première heure une ordonnance de police interdisant toute forme de rassemblement en lien avec ce projet nauséabond sur le territoire d’Anderlecht”, a annoncé ce vendredi le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS). “Jamais nous ne céderons aux provocations de l’extrême-droite qui visent uniquement à détruire toute la dynamique positive et inclusive que nous tissons au jour le jour avec tous les Anderlechtois(es) quelles que soient leurs origines”.

Quelques heures plus tard, la bourgmestre faisant fonction de Schaerbeek, Cécile Jodogne (DéFI), a fait mention, à l’agence Belga, de la signature d’ûn arrêté dans ce sens.

Il en va de même à Saint-Josse. “Nous sommes en alerte depuis un certain temps car nous ne voulons qu’un évènement dont l’objectif est de diviser la population et d’en stigmatiser une partie puisse parader dans nos rues et notre capitale”, a commenté le bourgmestre Emir Kir.

Tentative à Saint-Josse

Malgré ces diverses interdictions, Filip Dewinter et Geert Wilders ont indiqué lors d’une conférence de presse au Parlement flamand, ce vendredi midi, qu’ils comptaient se rendre à Saint-Josse-ten-Noode, malgré l’ordonnance signée par Emir Kir.

En quittant le lieu de la conférence de presse, les leaders d’extrême droite se sont rendus à la place Madou, située à la limite de Saint-Josse. Ils y ont immédiatement été interceptés par un policier qui a exhibé le règlement de police. Les deux hommes n’ont donc guère pu aller bien loin.

Filip Dewinter Geert Wilders Police Saint-Josse 2 - Belga Eric Lalmand

A.V. et Belga – Photos : Belga/Eric Lalmand

■ Interview d’Amet Gjanaj (PS), bourgmestre faisant fonction de Molenbeek, par Camille Paillaud dans Le 12h30.