Médecins du Monde s’inquiète de la suppression de plus de 500 lits pour les sans-abris d’ici fin mai

Centre accueil sans-abris Samusocial - Belga Hatim Kaghat

Rien qu’au Samusocial, 330 places d’accueil vont disparaître entre la mi-avril et fin mai, comme l’avait révélé l’organisation ce mercredi.

Alors que le plan hiver destiné aux personnes sans-abri s’est terminé le 31 mars dernier, les places d’accueil pour les personnes sans hébergement disparaissent petit à petit en Région bruxelloise, s’inquiète l’ONG Médecins du Monde. Selon son décompte, 330 places seront bientôt supprimées entre la mi-avril et la fin du mois de mai au Samusocial.

La RTBF a notamment fait état de la disparition de 135 places destinées aux familles avec enfants, installées depuis la fin du mois de février dans un bâtiment vide de l’avenue de Beaulieu à Auderghem et géré par la Samusocial. La faute à une réduction des subsides régionaux.

Depuis la fin mars, 100 places ont également disparu au centre d’accueil de la rue de Trèves. La Croix-Rouge doit également réduire sa capacité d’accueil, de 90 places d’ici la fin mai, tout comme l’association Bruss’Help, ce qui annonce 80 places en moins.

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“Environ 6 000 sans-abris à Bruxelles”

“Au total, ce sont quelque 500 lits qui sont ainsi appelés à disparaître”, se désole Médecins du Monde. “Alors que les chiffres les plus récents évoquent environ 6 000 personnes sans-abri dans la capitale… On en revient donc à une ‘logique du thermomètre’ qui considère que les personnes sans-abri à Bruxelles n’auraient plus besoin d’un hébergement dès que le printemps arrive. Et cela alors que l’accord du gouvernement bruxellois prévoyait de sortir de cette logique saisonnière”.

Parmi les équipes de bénévoles de Médecins du Monde, on s’inquiète de cette situation : “Depuis le début de l’année, nous avons dû annoncer une trentaine de fois que nous n’avions pas trouvé de solution d’hébergement. Y compris à des familles et à des mineur.e.s. Et nous devons à présent expliquer à ces personnes que 500 autres places vont disparaître”.

L’ONG déplore cette réduction du nombre de places d’accueil pendant que, dans le même temps, les réfugiés ukrainiens bénéficient d’un soutien différent. “La politique d’accueil menée dans notre pays, qu’il s’agisse de personnes réfugiées venant d’Ukraine, de celles qui font la file devant le petit Château ou de celles sans-abri qui vivent en Belgique, ne devraient pas dépendre du statut (de réfugié.e), de la couleur de peau ou de la nationalité“, rappelle l’ONG.

Gr.I. – Photo : Belga/Hatim Kaghat