Covid Safe Ticket : à Bruxelles, les vaccinés sont plus favorables à son élargissement

Le 34e baromètre de motivation, réalisé par l’ULB, l’UCLouvain, la KULeuven et l’UGent, a rendu ses conclusions.

Une majorité de vaccinés favorables à l’usage d’un Covid Safe Ticket dans l’Horeca, et une large proportion de non-vaccinés qui s’y opposent : voilà les conclusions d’un nouveau baromètre, réalisé par plusieurs chercheurs issus d’universités belges. Un véritable clivage se confirme, donc, au sein de la société, autour de la question de l’élargissement de ce pass sanitaire à la belge : ainsi, par exemple, 60% des vaccinés belges sont favorables à un Covid Safe Ticket dans l’horeca, contre 66% à Bruxelles et 55% en Flandre et en Wallonie.

Cette situation est donc visible, plus qu’ailleurs, à Bruxelles : d’un côté, les vaccinés bruxellois sont largement favorables au Covid Safe Ticket, mais “ils n’ont pas une attitude uniformément positive, quel que soit le contexte. Par exemple, les gens sont très favorables, les vaccinés en particulier, à ce qu’on utilise le Covid Safe Ticket dans de grands événements, impliquant un grand nombre de personnes. Mais ils sont beaucoup plus opposés, ou en tout cas moins favorables, à ce qu’on les utilise dans les écoles secondaires ou pour aller au travail“, indique Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l’ULB et co-auteur du baromètre.

À l’autre extrémité du prisme de motivation, on retrouve les non-vaccinés bruxellois, globalement en défaveur du pass sanitaire, qu’ils estiment être un moyen de pression pour se faire vacciner. “Les gens qui ne veulent pas se faire vacciner sont totalement opposés à l’introduction du Covid Safe Ticket : on a des attitudes très négatives“, précise Olivier Klein.

► Lire aussi | Le rapport complet du baromètre de motivation (09/09/2021)

Bruxelles divisée : la situation sanitaire dans le viseur

Si le clivage entre non-vaccinés et vaccinés autour du Covid Safe Ticket est plus prégnant à Bruxelles, c’est notamment une conséquence de la situation sanitaire dans la capitale, que l’on sait moins bonne qu’ailleurs.

Cela s’explique sans doute par la perception que la situation épidémiologique est moins bonne à Bruxelles, et qu’il y a un risque plus important de reprise de l’épidémie (…) La couverture médiatique aujourd’hui met en exergue la situation pas encore critique mais inquiétante à Bruxelles, et les gens qui ont répondu à notre enquête, exposés à ces informations, sont parfois plus favorables par rapport à des mesures comme le Covid Safe Ticket“, explique le professeur Olivier Klein.

Interview d’Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l’ULB

Une source de conflits

L’une des conclusions de l’étude, face au clivage entre vaccinés et non-vaccinés, est que cette situation représente une source de conflits. Et ces tensions sont plus importantes à Bruxelles, où 65% des habitants de plus de 18 ans ont reçu leur première dose, contre 92% en Flandre par exemple. La division de la société est, dès lors, bien plus visible dans la capitale : “étant donné qu’il y a beaucoup plus de non-vaccinés à Bruxelles, cette opposition est plus marqué, et l’un des risques souligné par les vaccinés et les non-vaccinés est que l’introduction du Covid Safe Ticket puisse introduire des tensions parce que c’est vraiment matérialiser une opposition dans la société entre deux groupes de gens“, commente le professeur Olivier Klein.

C’est quelque chose à manier avec beaucoup de prudence, quand on sait que pour faire face à une épidémie, on a besoin de la solidarité de toutes et tous“, ajoute le professeur.

 

Arnaud Bruckner – Photo : Belga (archives)

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10 septembre 2021 - 14h40
Modifié le 10 septembre 2021 - 18h33