Colloque : Le secteur musical tire toujours la langue
Le colloque des Octaves de la Musique livre ses conclusions.
“La culture et ses travailleurs sont enfin reconnus“, c’est par cette phrase que la Ministre de la Culture, Bénédicte Linard (Ecolo) a voulu entamer le colloque des Octaves de la Musique consacré à la situation du secteur musical en temps de covid-19 et qui s’est tenu ce mercredi après-midi en visioconférence. Tous les professionnels , musiciens et autres, espèrent bien convaincre le public de revenir assister aux concerts quand ils auront enfin lieu.
Dans sa prise de parole et la séance de questions réponses qui a suivi, la Ministre a insisté sur l’importance du secteur dans son ensemble, subsidié et non subsidié. Mais aussi sur l’effort mené en terme d’aides à la création et à la diffusion. Au sein de la Conférence interministérielle, qu’elle préside depuis janvier , Linard dit tenter de faire aboutir le nouveau statut d’artiste ainsi que la transposition de la directive européenne portant sur le numérique. L’écologiste désire également augmenter les moyens destinés aux musiques actuelles trop souvent oubliées.
Des expériences difficiles
Les professionnels de la musique qui assistaient à la réunion ont pu partager leurs expériences diverses en ces temps difficiles. Il y a six mois, le même colloque avait eu lieu et avait permis de mettre en lumière la précarité, mais aussi la solidarité qui caractérisent le secteur. Mais aujourd’hui, nous sommes le 9 juin et la culture se déconfine à faible jauge. Ce timide redémarrage s’il satisfait la Ministre est néanmoins atténué par la situation des professionnels qui reste incertaine. Au début de l’été 2021, on n’est pas beaucoup plus loin que l’an dernier : même instabilité, même méfiance malgré une vaccination qui s’accélère.
Selon les participants comme Pierre-Alain Breeveld (Step In live) et Marc Agboton (Brussels Expo), l‘indécision est toujours de mise avec de nombreux spectacles annulés ou reportés. Les artistes , même s’ils continuent de créer et attendent leur premiers live avec impatience, n’ont pas apprécié les expériences de streaming. « Trop désincarnées » comme l’ont précisé à la fois l’émergente Elia Rose qui vient de sortir son premier EP ou le musicien expérimenté Stéphane Ginsburgh. Quant à Florent Le Duc (Festival Francofaune), il a pointé le risque de perdre de nombreuses compétences dans des métiers de l’ombre par l’absence d’événements musicaux, petits ou grands. La journaliste Emmanuelle Jowa (Paris Match Belgique) a, quant à elle, regretté comme d’autres intervenants, le manque de ponts entre Fédération Wallonie Bruxelles et Flandre.
Avant de se revoir pour un prochain colloque qui devra revenir sur l’actualité des « travailleurs de la musique », les participants se sont donné rendez-vous ce samedi 12 juin, pour l’édition 2020-2021 des Octaves de la Musique, soirée diffusée dès 18h30 sur bx1 et les onze autres médias de proximité.
J.J.D.