La Cocom fait le point : “On espère ouvrir tous les centres de vaccination six jours sur sept d’ici mai-juin”
Inge Neven, responsable du service de l’inspection d’hygiène de la Commission communautaire commune (COCOM), a fait un point complet sur la situation épidémiologique du Covid-19 en Région bruxelloise, et sur la campagne de vaccination qui doit s’accélérer ces prochains jours avec l’ouverture de nouveaux centres.
Comme les chiffres révélés quotidiennement par l’Institut belge de santé publique Sciensano le confirment, le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 en Région bruxelloise reste en légère augmentation. “L’incidence reste toujours élevée, avec une plus grande augmentation du nombre de nouveaux cas depuis quelques jours, mais la situation se stabilise au niveau des contaminations. Et au niveau des hospitalisations, nous arrivons actuellement sur un plateau, malgré une tendance en légère augmentation”, rapporte Inge Neven. “Le taux de positivité a réaugmenté ces dernières semaines, mais cela se stabilise à nouveau”, explique-t-elle.
“Nous avons des chiffres toujours beaucoup plus élevés que ceux annoncés pour mener une phase de déconfinement”, estime Inge Neven, qui indique que les foyers de contaminations sont actuellement plus importants dans les écoles et les entreprises, alors que ces foyers sont quasiment absents dans les maisons de repos “où la vaccination a déjà été effectuée”.
Jusqu’à 10 000 tests PCR par jour
Concernant les tests de dépistage, la Cocom rappelle que la Région bruxelloise a désormais une capacité de 10 000 tests PCR par jour, suite notamment à la mise en place de nouvelles mesures, notamment la possibilité de prendre un rendez-vous sans prescription au préalable. Une équipe mobile de testing a également été mise en place pour permettre aux personnes qui ne peuvent se rendre dans un centre d’être dépisté.
Concernant les tests rapides, sept écoles bruxelloises participent actuellement à un projet pilote de tests salivaires, alors que quatre pharmacies (deux à Anderlecht et deux à Molenbeek) se préparent à un projet pilote de tests rapides pour réduire le temps de détection du virus.
100 000 doses de vaccin administrées
Un point complet sur la campagne bruxelloise de vaccination a également été mené, au lendemain d’une gestion compliquée de cette campagne, notamment dans le centre du Heysel. Inge Neven rappelle que l’objectif reste de vacciner au moins 70% de la population bruxelloise de 18 ans et plus, soit 650 000 Bruxellois, afin d’obtenir in fine une immunité de groupe. Actuellement, 95,8% des résidents de maisons de repos ont été vaccinés et près de 60% des travailleurs des maisons de repos et maisons de repos et de soins ont reçu deux doses.
Selon les chiffres de la Cocom arrêtés au 7 mars, 69 004 premières doses ont été administrées et 31 000 personnes ont reçu les deux doses du vaccin. Ce sont donc plus de 100 000 doses de vaccin qui ont été administrées depuis le début de la campagne de vaccination (à des Bruxellois ou des personnes travaillant en Région bruxelloise mais venant de Flandre ou de Wallonie).
Mais plusieurs obstacles se présentent à l’heure d’accélérer le rythme. “On doit rester très flexible, car des livraisons de vaccins se font parfois en petit nombre, parfois avec du retard. Cela mène à des difficultés opérationnelles”, explique Inge Neven. En prime, “tous les outils informatiques conçus au niveau interfédéral ont encore des maladies de jeunesse, mais cela s’améliore au fil des jours”, ajoute-t-elle. “Et la volonté de chacun et chacune de se faire vacciner est nécessaire pour une campagne réussie”.
Neuf centres de vaccination d’ici le 22 mars
Actuellement, seuls deux centres de vaccination sont ouverts, à Pachéco et au Heysel. Dans le “plus grand centre de vaccination” du pays, la vaccination accélère avec jusqu’à 400 vaccins administrés par heure en matinée. Un pic de 2 344 vaccins AstraZeneca et Pfizer administrés a été atteint ce vendredi 5 mars au Heysel. “Cela commence à se stabiliser”, dit la responsable de la Cocom. “On va pouvoir avoir un processus efficace et bien organisé prochainement”.
Les centres de vaccination de Molenbeek, Forest, Schaerbeek et Woluwe-Saint-Pierre ouvriront bien le 15 mars prochain, avant l’ouverture des centres prévus à Anderlecht, Uccle et Woluwe-Saint-Lambert le 22 mars. L’ouverture du dixième centre de vaccination à l’Hôpital militaire est par contre retardée, en raison d’un manque d’approvisionnement de vaccins. “La pénurie de vaccins nous met en difficulté et nécessite beaucoup plus de flexibilité logistique”, précise Inge Neven. “On espère ouvrir tous les centres de vaccination 6 jours sur 7, 12 heures par jour d’ici mai-juin”.
“Ne venez pas sans rendez-vous”
À pleine capacité, les centres de vaccination de Pacheco (1 000), du Heysel (5 000) et de l’Hôpital militaire (2 500) pourront permettre la vaccination de 8 500 personnes par jour. Mais ce n’est pas encore le cas, et ce n’est pas qu’un problème d’approvisionnement. “On est en train d’investiguer la situation pour savoir pourquoi les rendez-vous ne se remplissent pas aussi rapidement qu’attendu. On continue de travailler sur les outils informatiques et sur la sensibilisation pour la population”, indique Inge Neven.
Elle rappelle d’ailleurs que malgré les témoignages évoqués dans la presse ces derniers jours, “les personnes qui ne sont pas dans les phases de vaccination communiquées à ce jour ne peuvent pas se faire vacciner”. “Il y a eu des cas exceptionnels de personnes vaccinées alors qu’elles n’étaient pas prioritaires. La plupart du temps des accompagnants de personnes de plus de 75 ans. Le but n’est évidemment pas que cela arrive plus souvent : nous essayons de gérer au mieux pour rester dans le programme prévu. Nous demandons également aux gens de ne pas se présenter sans rendez-vous“, explique la responsable de la Cocom.
Des équipes mobiles en avril
Au-delà de ces centres de vaccination, des solutions d’équipes mobiles à destination des collectivités, des personnes sans capacité de déplacement, des sans-abris et des réfugiés sont en cours de développement pour le mois d’avril. Les personnes concernées pourront ainsi prendre un rendez-vous, et se faire vacciner chez elles grâce au travail mené par le centre Pachéco. Concernant les personnes à mobilité réduite, l’objectif sera avant tout de les amener en centres de vaccination grâce aux transports publics ou à des services de transport mis en place par les autorités communales et/ou régionales.
Gr.I. – Photo : Cocom/Inge Neven