L’annulation de la Foire du Midi reste en travers de la gorge des forains

Une cinquantaine de forains se sont rendus mardi à la Grand Place de Bruxelles. Ils ont rencontré le bourgmestre Philippe Close (PS) et l’échevin du Commerce Fabian Maingain (DéFI) dans l’espoir de les faire revenir sur la décision de l’annulation de la Foire du Midi, prise lundi dans la foulée du Conseil National de Sécurité. Mais les autorités communales ont confirmé qu’il n’en sera rien.

La surprise et la désillusion étaient grandes auprès des forains lorsque le bourgmestre Close a annoncé la décision d’annuler la Foire du Midi qui devait démarrer le 1er août. Les stands avaient déjà été montés au cours des derniers jours, les provisions avaient été faites et par voie de conséquence, les investissements pour les événements avaient été engagés. La question de la compensation financière était donc sur la table des discussions, “parce qu’une compensation financière est à tout le moins le minimum que nous voulons”, a affirmé le représentant des forains Patrick De Corte.

Voir aussi : La déception des forains après l’annonce de l’annulation de la Foire du Midi (vidéo)

Celui-ci a répété avant la réunion que les forains pouvaient “organiser la foire de manière ‘safe’ par rapport au corona. Toutes les mesures de sécurité via notamment le recours au gel hydro-alcoolique, un comptage, un plan de circulation, des stewards et une présence policière étaient prévues sur place”, a-t-il insisté.

L’échevin Fabian Maingain a toutefois confirmé que les autorités bruxelloises ne reviendront pas sur cette décision d’annuler la Foire du Midi. Selon Fabien Maingain, citant le bourgmestre, il a été confirmé que la décision a été prise sur base des “indications claires” du Conseil National de Sécurité concernant cet événement extérieur. Pour l’échevin, l’enjeu est à présent d’obtenir une reconnaissance des forains comme un secteur économique à part entière “qui doit être aidé”. Mais cette discussion doit avoir lieu au niveau fédéral car l’enjeu dépasse celui de la seule Foire du Midi dont la décision du maintien jusqu’il y a quelques heures a permis à d’autres événements de ce type d’être maintenus au moins partiellement jusqu’à présent, a-t-il ajouté.

“La Première ministre doit clarifier” le statut des fêtes foraines

À l’issue de la réunion, les forains ont tourné leurs regards vers la Première ministre Sophie Wilmès (MR). Ils demandent de sa part plus de clarté sur le fait qu’ils dépendent de la catégorie événement ou de celle des marchés. La Ville de Bruxelles estime qu’il n’est pas réaliste d’organiser la Foire du Midi par blocs de maximum 200 personnes en toute sécurité. Les forains jugent que l’impact de cette décision est trop important, raison pour laquelle ils se tournent vers la Première ministre.

“L’arrêté ministériel du 30 juin indique que les foires et marchés ne sont pas des événements. Au cours de la conférence de presse, c’était très ambigu. Nous demandons donc à la chancellerie de la Première ministre de clarifier cela”, a affirmé Dimitri Delforge, représentant du syndicat des forains.

Pour lui, l’annulation de la Foire du Midi entraîne la fermeture de foires plus petites, ce qui est catastrophique pour le secteur. Nous demandons par conséquent de pouvoir continuer à travailler de la même façon, comme les marchés. Mais ce n’est pas clair, a-t-il ajouté.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Béatrice Broutout et Corinne De Beul.

Avec Belga – Photo : Thomas Dufrane/BX1