Mont des Arts : les oubliés de la culture crient à un “manque de reconnaissance” des autorités
Dans ce dernier numéro de Mont des Arts de la saison, David Courier évoque les oubliés de la culture : les artistes sans contrat, les techniciens, les associations sans statut qui doivent faire face à une crise sanitaire du coronavirus encore plus compliquée sans subside, ni aide.
Cathy Thomas, directrice du Théâtre Foo Rire à Ixelles, Samuel Bernard, directeur de L’Os à Moelle à Schaerbeek, Damien Locqueneux, producteur de spectacles chez Tobiarts Production, et Sylvain Debaisieux, musicien de jazz, sont les invités de David Courier, ce jeudi, pour évoquer la situation particulièrement compliquée des acteurs culturels sans subside, ni aide pour survivre économiquement face à la crise sanitaire du Covid-19.
“La première aide d’urgence qui est arrivée de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles, expliquait qu’elle concernait les institutions bénéficiant d’une reconnaissance, mais il n’était pas précisé qu’il fallait également être subventionné pour recevoir cette aide. Finalement, cela a été noté plus tard… On trouve que c’est quand même incroyable de devoir être subventionné pour pouvoir recevoir des subsides en plus. Donc ceux qui n’ont déjà rien au départ, qui ne gagnent plus rien à cause de cette situation critique, n’auront rien à la fin”, rapporte Samuel Bernard.
“Le bateau est déjà troué”
“Je suis en colère et blessée dans mon amour-propre car il y a un manque de reconnaissance”, explique Cathy Thomas, qui a le sentiment qu’il y a même dans cette décision autour des subsides, “un problème avec l’humour”. “La preuve, c’est que l’humour n’a toujours pas de case pour une demande de subside à la Fédération Wallonie-Bruxelles“, ajoute-t-elle. “Il y a une incompréhension du milieu par rapport à ce qu’est la culture. On ouvre des vannes pour certaines cases, mais pas pour d’autres. Les autres doivent bricoler. Mais ces bricolages doivent arrêter”, relance Damien Locqueneux. Cathy Thomas précise qu’elle n’a eu aucune réponse de la part de la ministre de la Culture Bénédicte Linard (Ecolo) par rapport à la situation de ces “oubliés” de la culture.
“Nous sommes face à une réalité qui nous semble impossible : au conservatoire, on nous parle du métier d’artiste, on nous vend du rêve mais on nous parle très peu du fait de remplir des dossiers de subsides…”, raconte Sylvain Debaisieux. “La crise a montré que le bateau est déjà troué, elle a mis la lumière sur les lumières du système actuel”.