Sur des radeaux, des activistes dénoncent la limitation du droit de manifester
“Quand la justice de l’Etat n’est que violence… La violence du peuple n’est que justice“, tel est le slogan qu’ont affiché sur une banderole, placée sous le pont Sainctelette à Bruxelles, plusieurs activistes, dimanche vers 14h00. Ceux-ci ont circulé sur le canal à bord de radeaux pour dénoncer la limitation du droit de manifester en raison de la crise sanitaire, et pour mettre en lumière les nombreuses luttes sociales qui émergent suite au confinement.
“L’Etat nous interdit la rue, nous manifestons sur le canal“, ont déclaré les organisateurs de l’action qui a eu lieu dimanche après-midi sur le canal de Bruxelles, sous le pont Sainctelette. Une trentaine d’activistes ont circulé sur de petites embarcations pour revendiquer plus de place à la contestation sociale dont l’expression a été fortement limitée compte tenu de la restriction des contacts, des déplacements et des rassemblements, pendant la crise du coronavirus.
“Se rassembler, réfléchir, s’organiser pour tendre vers plus de justice sociale et limiter le désastre écologique est un besoin essentiel“, ont-ils communiqué. “Alors que le Conseil National de Sécurité fait rouvrir l’industrie, les commerces, les bars, le secteur du tourisme… Il nous est toujours interdit de manifester! Nous n’allons pas attendre que le gouvernement daigne enfin nous donner la parole“.
Les activistes ont voulu rappeler que de nombreuses personnes ont été oubliées par les autorités dans cette crise sanitaire: les détenus, les personnes âgées, les migrants, les sans-abri. Ils ont également marqué leur soutien aux travailleurs qui ont été en première ligne durant la crise et ont appelé à la régularisation de tous les sans-papiers, à la création de logements abordables, à la fin de l’impunité policière, du racisme d’Etat, du patriarcat et de la marchandisation des soins de santé.
Belga
■ Reportage de Philippe Jacquemotte et Marjorie Fellinger