Une deuxième vague d’aides financières régionales est en discussion
Lors des annonces fédérales sur l’arrêt de certaines activités économiques, le gouvernement bruxellois a débloqué 150 millions d’euros pour venir en aide aux sociétés qui devaient fermer. Cependant, certains domaines ne peuvent pas prétendre à ces primes.
Parmi les secteurs touchés, on retrouve celui des associations qui ne sont pas subsidiées par la Cocof ou la Fédération Wallonie Bruxelles. C’est le cas notamment de l’association CEIRCP à Schaerbeek. Depuis 2015, elle propose à la location un studio vidéo et photo à des tarifs modestes ainsi que des ateliers créatifs et d’improvisation pour les jeunes. “Nous ne sommes pas reconnus par la Cocof ou la Fédération Wallonie Bruxelles, explique Mohamed Fellahi, le président de l’association. Nous pensions faire une demande cette fin d’année mais en attendant, nous avons dû arrêter notre activité.”
L’ASBL emploie une personne à temps plein qui a été mise en chômage temporaire. Par contre, les charges fixes continuent de tomber : un loyer de 1.227 euros par mois, une facture d’énergie de 107 euros et de téléphonie de 80 euros. “Nos frais fixes s’élèvent environ à 2.000 euros par mois. D’habitude, avec des rentrées entre 2.500 et 3.000 euros par mois, nous nous en sortons facilement. J’ai pu payer les factures de mars mais pour avril, je ne sais pas comment je vais faire.”
Une absence de solution régionale
Au numéro 1819 de Hub.brussels pour l’aide aux entreprises, on ne leur répond pas. Du côté du cabinet de la ministre de la Transition économique de Barbara Trachte (Ecolo), on reconnaît ne pas avoir de solution. “Pour les entreprises qui ont dû fermer, nous avons mis en place une prime de 4.000 euros par établissement, précise Nicolas Roelens, porte-parole de Barbara Trachte. Nous savons que malheureusement, cela ne couvre pas toutes les activités mais cette prime était le seul moyen sûr juridiquement pour agir dans l’urgence.” Pour le moment, 5.000 demandes ont été introduites alors que 24.000 entreprises pourraient en bénéficier. Les primes devraient être payées dans les plus brefs délais.
Mais pour les ASBL, rien n’est prévu pour le moment. Cependant, la ministre est bien consciente que certaines activités ont connu une importante diminution de leur chiffre d’affaires. En Flandre, une prime supplémentaire de 3.000 euros a été mise sur pied pour les activités dont le chiffre d’affaires a baissé de 60% mais à Bruxelles, un tel mécanisme est impossible d’un point de vue budgétaire. Selon le ministre des Finances, Sven Gatz (Open VLD), les aides pourraient se monter à un peu plus de 200 millions d’euros dans leur totalité. La marge est donc réduite.
Des secteurs comme celui des agents immobiliers, des chocolatiers, des taxis ou encore certaines professions paramédicales comme les kinésithérapeutes ne rentrent pas dans les conditions d’octroi de la prime régionale. “J’enregistre une diminution de 70 à 80% de mon activité, commente Guillaume Vanhemelryck, kinésithérapeute. Je viens d’acheter mon cabinet et c’est assez complexe au niveau financier. J’ai introduit une demande de report de crédit hypothécaire dont j’attends encore la réponse. Pour les autres aides, je ne sais pas si j’y ai droit mais je ne pouvais pas envisager de fermer car certains patients ont besoin de soins qui leur sont vitaux.”
De nouvelles solutions en discussion
La Région réfléchit à une nouvelle manière de soulager financièrement ces activités. Des inter-cabinets ont eu lieu ces derniers jours et des solutions devraient être avancées d’ici peu.
En plus de cette aide financière, il a été décidé que l’eau, l’électricité ou le gaz ne pouvaient être coupés en cas de non paiement de facture. Pour le loyer, la Région réfléchit à une proposition pour les propriétaires publics comme les communes, CPAS ou Citydev. En plus, la task force économie au fédéral a mis en place un groupe de travail pour les propriétaires privés. Les conclusions sont attendues dans les prochains.
Vanessa Lhuillier -Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck