Près de 500 travailleurs des communes et hôpitaux bruxellois ont manifestent devant le cabinet Vervoort
Plusieurs centaines de fonctionnaires et travailleurs des communes et hôpitaux publics de la capitale – environ 500 selon les forces de l’ordre – ont manifesté leur mécontentement, jeudi matin, malgré des conditions météo particulièrement défavorables, devant le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort. Ils protestent contre l’absence de réponse à leurs revendications d’amélioration barémique et de leurs conditions de travail formulées depuis des mois et demeurées jusqu’ici sans réponse.
Une rencontre était initialement prévue entre les représentants syndicaux, Rudi Vervoort (PS), ainsi que le ministre bruxellois en charge des Pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt (DéFI) le 12 novembre prochain.
Une délégation syndicale a déjà été reçue jeudi matin, pendant la manifestation, au cabinet du ministre-président, situé le long du boulevard du Régent, sur la Petite Ceinture. Le mouvement de jeudi accompagné d’arrêts de travail dans les communes et de prestations en service du dimanche dans les hôpitaux est à resituer dans le contexte du plan d’actions annoncé en septembre pour les mois suivants.
Depuis, les syndicats ont multiplié les initiatives, avec des arrêts de travail tous les mardis notamment, depuis la rentrée. Ils s’étaient présentés en rangs moins serrés aux portes du parlement bruxellois le 18 octobre dernier. Mais ils ont manifesté leur courroux depuis plus longtemps, au cours des derniers mois, notamment depuis les dernières élections communales et régionales. Selon eux, dans sa déclaration pour les cinq années à venir, le gouvernement régional n’exprime aucune intention de soutenir le personnel des pouvoirs locaux, en dépit de promesses électorales.
Des rémunérations moins élevées qu’en Wallonie et en Flandre
D’après les organisations syndicales, la rémunération des fonctionnaires des pouvoirs locaux bruxellois est entre 10 et 45% moins élevée que celle de leurs homologues de Wallonie et de Flandre. Jusqu’ici, le ministre des Pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt (DéFI) a souligné, tout en jugeant les demandes du personnel légitimes en regard de l’écart salarial qui les sépare de leurs homologues wallons et flamands, que les communes et CPAS avaient toute l’autonomie requise pour prendre des décisions en la matière.
Quelque peu à l’étroit dans ses marges financières, la Région bruxelloise dont ne dépendent pas directement les travailleurs des pouvoirs locaux a repoussé au printemps prochain les arbitrages les plus délicats à opérer pour ses propres matières, dans le cadre du budget 2020.
Un dialogue se profile, mais aucun engagement chiffré n’est pris à ce stade
Durant la manifestation, le ministre-président Vervoort (PS), le ministre bruxellois des Pouvoirs Locaux, Bernard (DéFI) et Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois en charge des CPAS, ont reçu une délégation de travailleurs. Les ministres et les représentants syndicaux “ont convenu d’entamer un travail commun pour améliorer la situation des travailleurs”, ont indiqué les ministres, dans une communication commune, à l’issue de la réunion.
Rudi Vervoort, Bernard Clerfayt, et Alain Maron qualifient les demandes de ceux-ci de “légitimes” mais formulées “dans un contexte budgétaire extrêmement tendu tant pour la Région que pour les communes”.
“Toutefois, dès la semaine prochaine, nous travaillerons de concert avec les organisations syndicales pour répondre au mieux aux demandes des travailleurs dans ce cadre difficile. Nous examinerons l’ampleur que pourra prendre le soutien de la Région aux communes pour améliorer la situation des agents communaux, notamment par une augmentation des salaires les plus bas, en vue des travaux d’ajustement budgétaire qui débuteront dès le début de l’année 2020. Nous travaillerons également à une harmonisation du statut pour la fonction publique locale”, ont-ils promis.
Du côté syndical, c’est plutôt la déception. “Nous sommes sortis de la réunion globalement déçus malgré une petite éclaircie. Il n’y a aucun chiffre ni engagement précis et concret sur la table”, a commenté le secrétaire général de la CSC services publics Benoît Lambotte.
Nouvelle réunion le 12 novembre
Selon celui-ci, un groupe informel composé de représentants des ministres et des syndicats se réunira le 12. Les syndicats tenteront d’obtenir plus de concret. Selon le représentant syndical, la date du 12 novembre sera un moment charnière. Il n’est pas question à ce stade de renoncer aux actions.
Belga/Photo BX1 : Jean-Christophe Pesesse
►Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Nicolas Scheenaerts
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