Emmanuel De Bock (DéFi) : “La Flandre sera réservée à ceux qui montreront patte blanche ou plutôt patte brune”

Emmanuel De Bock, chef de groupe DéFi était l’invité de l’Interview de Fabrice Grosfilley. Ensemble, ils sont revenus sur l’accord de gouvernement en Flandre et sur les relations entre la Région bruxelloise et le futur gouvernement flamand.

Dans un communiqué, DéFi a parlé d’un replis identitaire et d’une mainmise de l’extrême-droite. Des propos qu’assument parfaitement Emmanuel De Bock. “Le centre de gravité a basculé au profit des Régions. La Région flamande a eu beaucoup plus de mal vu le résultat contrasté des élections à faire son gouvernement. Le gouvernement fédéral est à l’arrêt car la Flandre nous fait attendre. Quand on promet qu’on va discriminer au niveau de l’emploi ou du logement, qu’acheter en Flandre sera réservé à ceux qui montreront patte blanche ou plutôt patte brune, c’est quelque chose qui m’indispose et qui est contraire au droit européen. Cela a déjà été condamné par le passé car démontrer son attachement à une région est extrêmement complexe. C’est une partie de l’accord qui ne verra pas facilement le jour.” 

Pour DéFi, il est important de poursuivre la défense des francophones de la périphérie mais pas que. “J’accueille bien volontiers les Flamands à Bruxelles mais on voit un état replié sur lui-même. Le ministère de la justice est la volonté de créer les prémices d’un état confédéral. Cela me fait peur d’avoir un Ministre de la répression. On a une manière de voir les choses de plus en plus sévère et qui fait appel à une dialectique du passé. On ne veut pas faire une société du vivre-ensemble.”

Une coopération qui s’annonce complexe

A l’avenir, les relations entre Bruxelles et la Flandre risquent de devenir plus que complexes. “C’est très difficile quand on n’a pas les mêmes préoccupations. En Flandre, l’urgence climatique est au point mort. Ce n’est pas en élargissant le ring qu’on va arriver à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous devons trouver des solutions communes. La Flandre sacrifie l’urgence climatique pour des principes économiques pur dur et capitalistes. La main tendue, on l’a toujours pratiquée. On doit se parler. On a énormément de Flamands qui viennent travailler à Bruxelles et on a des francophones qui vont travailler en Flandre. On doit travailler ensemble.” 

Quant à la formation rapide d’un gouvernement fédéral, Emmanuel De Bock est très sceptique. “Plus personne n’est intéressé par le gouvernement fédéral. Ils vont tous à l’Europe. C’est courage fuyons et ils se désintéressent des affaires de la nation. Dans le chef de la N-VA, il est logique d’avoir un gouvernement fédéral qui soit à l’encontre des entités fédérées ce qui ne présage rien de bon. Nous voulons fédérer les Wallons et les Bruxellois autour des valeurs qui nous unissent encore.”

V.Lh.

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02 octobre 2019 - 14h47
Modifié le 02 octobre 2019 - 17h36