Un an après le meurtre d’Eunice, Utsopi fustige l’attitude de la commune de Saint-Josse
Eunice, une prostituée nigériane était mortellement poignardée, dans la nuit du 4 au 5 juin 2018, rue Linné à Schaerbeek, non loin de la gare de Bruxelles-Nord. Un an après, un moment de recueillement se tiendra mercredi à 11h, devant le lieu du drame, au numéro 130 de cette rue, annonce Utsopi dans un communiqué. L’Union des Travailleurs et Travailleuses du Sexe organisés pour l’Indépendance fustige par ailleurs l’attitude de la commune de Saint-Josse-ten-Noode envers les travailleuses du sexe.
Le quartier Nord, où se trouve une importante activité de prostitution, est situé sur les territoires des communes de Schaerbeek et Saint-Josse. “Les autorités communales de Schaerbeek et le bourgmestre Bernard Clerfayt, sont toujours à l’écoute, toujours présents pour améliorer les conditions de vie et de travail dans le quartier Nord”, relève Utsopi. “Par contre du côté de la commune de Saint-Josse, rien. Le bourgmestre Emir Kir, ne respecte même pas le règlement communal qu’il a lui-même fait voter”, fustige l’association qui ne voit “aucune proposition constructive des autorités communales de Saint-Josse.”
“Emir Kir laisse-t-il volontairement pourrir la situation dans le quartier, avant de le fermer autoritairement, malgré les arrêts implacables du Conseil d’Etat condamnant ses tentatives successives de coup de force?”, se demande Utsopi.
Le Conseil d’Etat a notamment annulé en avril dernier l’article 2 du règlement de police relatif à la prostitution en vitrine, adopté le 28 mai 2018 par le conseil communal de Saint-Josse. L’article en cause interdisait la prostitution sur l’ensemble du territoire de la commune à l’exception des carrés référencés. Il a été jugé “excessif” par rapport aux libertés limitées accordées aux communes en matière de prostitution, cette matière étant une compétence fédérale.
Le bourgmestre Emir Kir a de son côté déjà demandé au gouvernement fédéral de “prendre ses responsabilités en donnant enfin aux communes le pouvoir d’encadrer l’activité de prostitution qui se déroule sur leur territoire”.
Belga – Photo: Siska Gremmelprez